WHEDONVERSE : TALES OF BUFFY

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My heart won't stop swelling • alone

Charlize G. Willems
Charlize G. Willems
ÂGE : 34
ANNIVERSAIRE : 09/04/1990
DATE D'INSCRIPTION : 05/08/2012
MESSAGES : 387
Dim 05 Aoû 2012, 12:32 pm
Charlize G. Willems



MY HEART WON'T STOP SWELLING
ft. CHARLIZE G. WILLEMS

My heart won't stop swelling • alone 120805064551614923



YEAR 2012, 04h30 AM
Los Angeles County, Department of Coroner


Un maigre sillon écarlate se peinturait paisiblement sous l’ondulation de la cime saillante. D’un geste lascif et maternel, la lame de mon scalpel glissait sur la chair cireuse, lacérant proprement la graisse de cet abdomen ecchymosé qui gisait à moins de quelques centimètres de distance sous mon nez froissé par la minutie de mon opération. Le corps endormi sur l’inox gelé était arrivé dans un état de putréfaction avancé. À peine m’étais-je livrée aux préliminaires de mes examens soupesés, échue sur la boîte crânienne, mes doigts gantés immergés dans le cuir chevelu, grouillait une colonie laiteuses d’asticots dans l’abysse d’une plaie béante que je venais tout juste de repérer. Le pittoresque spectacle daignait ne même pas m’écœurer, l’habitude forge l’antipathie, l’antipathie se façonne via un rite et ce rite je l’ai sous les yeux depuis plusieurs années. En dire autant pour l’inspecteur Ziegler ? Hélas, le cœur encore fragile de cet nouvel recru s’était complètement renversé dans le creux de son nid. Le visage aussi blême que le défunt, le mouchoir devenant insuffisant pour le recouvrir des odeurs de viandes périmés et médicamentés, il s’était promptement rué sur mon lavabo pour aller y vomir ses tripes et boyaux. Mue par la scène, mes lèvres crispées dans un masque de civilité avaient accepté s’étirer dans la fêlure d’un imperceptible sourire amusé.

- Le corps a été déplacé, m’entendis-je raisonner. Dans mon dos, entre deux inhalations visqueuses et gutturales, Ziegler m’allégua une tonalité interrogative. Vous affirmez avoir repêché la dépouille dans une stèle ?

- …MmmmHmmm…

- Dans une stèle aurait-il reposé, mon examen Post mortem vous aurait paru relativement moins rebutant, soufflais-je mesquinement alors que j’entendis Ziegler s’indigner, la tête toujours plongée dans l'évier. En structuration, les tombeaux sont des endroits étanches et impraticables à toute forme de moiteur. Conséquemment, la présence de ces asticots, dans le crâne de monsieur… Mmmm... je levais les yeux sur le pad, Harrisson stipule que le corps s’est détérioré autre part.

- Dr Willems, s’il vous plait…

- L’assassin de… Mmm, je relevais les yeux sur le pad, monsieur Harrisson a déplacé le corps de ce dernier plusieurs jours après son décès. Les asticots gravitent dans un habitacle oxygéné et plus ou moins sablonneux. À l’occurrence, une stèle ne répond pas à ces critères. Donc…

- Donc… monsieur Harrisson a été assassiné ailleurs et en ce moment même mes supérieurs sont en train d’examiner un périmètre potentiellement erroné ?

- Voilà…

Le visage de l’inspecteur Ziegler se verdit soudain et sous le détonement d’un juron inachevé je regardais le pingouin cravaté disparaître au travers de la porte double battante. Seule avec monsieur… mmm…mes grands yeux noisette biglant une fois de plus sur le pad ; Harrisson et ses amis les asticots, je perpétuais l’autopsie. J’avais déjà et depuis bien longtemps ébauché mes examens préliminaires consistant à des études macroscopiques sur la dépouille, localisant, lors de la circonspection, des lambeaux de chair sous les ongles, plusieurs plaies et ecchymoses, concluant ainsi que le trépassé avait été assassiné dans le contrecoup d’une rude agression. Connaître l’essence même de cette conclusion ? J’y arrive… ou du moins, j’étais sur le point d’y arriver, la lame de mon scalpel méticuleusement bien enfoncée dans la graisse de cet abdomen anormalement gonflé, ma charcuterie gagna prématurément son dénouement, soit distraite par un vacarme assourdissant qui se calfeutrait au-delà de la porte double battante. Agacée, je laissais déchoir mon outil sur la table stérilisée et gagna bien rapidement la maigre embrasure. J’eus tout juste le temps de glisser un œil circonspect au travers de l’ouverture que…

Je me pétrifiai sur place…
Les muscles transis, je ne pouvais, et ne voulais, plus bouger…
La peur m’enivrant, se propageant tel un combustible dans le tréfonds de mon être, plus rien existait. La notion du monde s’absorbait dans le caveau de cette simple et ridicule pupille braquée sur moi.

- Garrett, murmurais-je d’une voix enrouée et qui parue mourir sur mes lèvres.

D’instinct, mes paupières se recelèrent au-dessus de mon regard horrifié…
Sachant que si je rouvrais les yeux, ce que j’y verrais serait en proie de me rendre folle…
Pour de bon et à jamais...

******

Une seule. Une seule et unique larme avait osé bouleverser mon regard et ainsi valser sur le coin de mon œil. Paisiblement, cette parcelle de vulnérabilité inévitable avait perdu l’équilibre, s’effondrant sur ma pommette, d’un geste âpre, je pulvérisais ce cristal chatoyant d’un revers de main. Le désarroi m’étant une contrée interdite, un émoi blâmable, une déficience condamnable, je me calfeutrais dans les méandres insaisissables de ce flegme fugitif qui semblait vouloir peu à peu m’abandonner. D’un geste fataliste, résolu, ma main gantée, submergée par la moiteur, emboutit prestement la porte double battante. Lascivement, mon corps pétrifié passa au travers de l’abysse. Engloutie dans la torpeur de cette oppressante obscurité, mes prunelles charbonneuses vrillèrent en plein cœur de mon redoutable simulacre, telles deux lames translucides et affilées venant lacérer de la chair fraiche et coagulante.

- Relâche-le, ordonnais-je d’une voix claire et assurée alors que je gagnais posément le niveau de ces deux silhouettes ténébreuses laquant le milieu du vaste corridor. Mon cœur alourdit s’enfonçait dans l’intimité d’un gouffre caverneux et éternel. Je le sentais s’infuser cuisamment et se démolir sous ma poitrine pantelante d’un souffle impraticable. J’angoissais. L’inspecteur Ziegler avait rehaussé ses claires prunelles sur moi. Deux billes dilatées, quasi absentes, qui trouvaient, malgré l’évincement, la force de m’implorer une aide avérée inutile. Sa bouche s’ouvrait, se refermait, tel un poisson, hors de l’eau, désespérément à la requête d’une respiration salutaire. Un flot de sang opaque fusant au travers de ses lèvres mi-closes, je l’entendais gémir, souffrir, comme un veau égorgé et agonisant… là… sur les carrelages lactescent de ce parterre ensanglanté, à quelques centimètre de mes pieds. La trachée en lambeaux, complètement lacérée, le sang giclait de la plaie béante. Un geyser rutilant qui ne saurait tarder à emmener le dénouement de cette tourmente effroyable, dont j’en avais été que trop de fois l’impuissante spectatrice. Le créateur de ce massacre avait obéit et relâcher son martyr. Pourquoi ? Pourquoi cet homme ? Soufflais-je d’une voix asphyxiée sous l’emprise d’une cuisante sympathie.

- Et pourquoi pas cet homme, Charlie !?

Je ne répondais rien. Engourdie dans un mutisme profond, immuable et malheureusement vaincu.

- Encaisse. Encaisse encore et toujours. Cependant, aussi bien que moi, tu sais que parfois il y a une ligne fine entre l'esprit tranquille et la méchanceté ordinaire. Outre, un beau jour, cette ligne disparaitra et tu éclateras. Ce jour arrivé, je ne serai pas celui qui en souffrira…pas cette fois.



To be continued ...


_________________

Don't forget you've got love, you've got bravery, you've got trust, you've got bodies, responsibilities. There's still mountains that's pushin' up from underneath. You've got pain, it's not so strange but now you've had enough, don't forget your bones and skin... or where you go, or where you've been.
« YOUR SKIN & BONES GET KINDA HARD. »
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