WHEDONVERSE : TALES OF BUFFY

Forum de discussion sur l'univers de Joss Whedon
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment : -40%
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + ...
Voir le deal
29.99 €

 :: Archives temporaires :: SUR LA BOUCHE DE L'ENFER :: Endroits glauques :: Eglise Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Dominated by all you hated • PV

Blake
Blake
ÂGE : 34
ANNIVERSAIRE : 09/04/1990
DATE D'INSCRIPTION : 23/10/2011
MESSAGES : 2686
Dim 13 Mai 2012, 11:04 pm
Blake



DOMINATED BY ALL YOU HATED
ft. SPIKE & NOAH

Dominated by all you hated • PV 120927113549633280



your sweet repression can't hide who you really are...



Les cloîtres anciens sur leurs grandes murailles étalaient en tableaux la sainte Vérité, dont l'effet réchauffant les pieuses entrailles tempérait la froideur de leur austérité. En ces temps où du Christ florissaient les semailles, plus d'un illustre moine, aujourd'hui peu cité, prenant pour atelier le champ des funérailles, glorifiait la Mort avec simplicité - Baudelaire ; le mauvais moine

Noah n’aura jamais su. Il n’aura jamais connu son prénom et qui elle était réellement. Les rêves qu’elle aurait jadis caressés et ou les nombreuses convoitises qu’elle aurait ambitionnés. Se témoignait-elle un avenir prometteur ? Se voyait-elle conquérir le dénouement de sa vie dans l’affaiblissement d’un âge beaucoup avancé que celui-ci ? Là, présentement, à quelque part, son absence imprévue serait-elle remarquée ? Là, présentement, à quelque part, est-ce que quelqu’un déplorerait sa décadence ?

Noah n’aura jamais su…

Par hasard, ils s’étaient rencontrés. Par hasard, la divergence de leurs deux vies s’étaient croisés... effleurés… heurtés. L’ultime collision. L’entrelacement de deux existences qui se gagnaient pour un temps fugitif, éphémère, épisodique. Un très maigre paragraphe encastré dans les méandres d’un chapitre qui n’avait pas tardé à se clore… à disparaître vers le déclin du passé alors que la trace s’imprégnerait à tout jamais dans la miséricorde de ses souvenirs. Noah n’aura jamais su. Il n’aura jamais su qui elle était et pourtant cette âme en peine l’aura bouleversé de manière inévitable et torrentiel. Par hasard, ils s’étaient rencontrés, pourtant, Noah daignait consentir qu’il fût arrivé trop tard… il ne pouvait guère faire… et présent il avait été malgré tout.

Percevant que des yeux inquisiteurs la guettaient sournoisement dans l’ombre du crépuscule, son visage lacéré de larmes cristallines s’était vivement hissé vers lui. Ces yeux… ce regard… ces abysses aussi sombres et aussi vides que ce dôme obscur étalé, au-delà des astres, au-dessus de leurs têtes. L’embrassade de leurs prunelles, cela avait été la première ecchymose amoncelé sur son cœur inerte. Le tourment se vouait être inqualifiable, inégalable à rien… plus profondément que lui encore, elle était sombré dans le séisme du Désespoir. Plus profondément que lui encore, le coup de poignard s’était enfoncé de manière irréversible, son âme s’était brisée dans le jalon de cet effleurement néfaste et les vestiges devenaient de plus en plus imminents. Noah n’aura jamais su… il n’aura jamais su ce qui lui était véritablement arrivée. Il n’aura jamais connu le vil simulacre l’aillant ainsi forcée à commettre l’irréparable. Elle lui avait imploré silence et il le lui avait octroyé. Par compassion ? Par incrédulité ? Par angoisse ? Encore maintenant, il ne savait que dire… mais parler… il n’en fit point. Plongé dans une inertie incompréhensible, figé dans l’air du temps, le corps statufié tel le marbre, il errait dans le cœur des sépultures ancestrales, telle une âme vagabonde et égarée dans un univers glauque… déliquescent… mort. Le visage rivé vers le haut, les yeux consciencieusement ouverts sur l’avilissement de cette toile mélancolique, il était demeuré ce que la Martyre lui avait prié d’être : Spectateur. Témoin de sa peine. Témoin de son battement de cœur ultime et de son souffle périssant. Témoin de ses derniers instants de vie…

Ses pieds étaient allés embrasser le vide, son corps frêle avait fendu l’atmosphère oppressante et la corde sanglée à son cou lui brisa instantanément la nuque d’un craquement vif et sonore…

Noah n’aura jamais su… il n’aura jamais su qui elle était réellement… il n’aura jamais connu le vil simulacre l’aillant ainsi forcée à commettre l’irréparable.

***********

L’air sortit d’une tourmente, Noah s’était engouffré dans le repaire de la Sainteté Divine. Endroit fanfaronnant Foi et Amour Propre. Endroit majestueux. Endroit immaculé. Endroit où il n’avait définitivement pas sa place… endroit systématiquement justifié de mauvais augures pour un être aussi impulsif et imprévisible que lui…

Don't pretend that you're better than this, malevolence goes both ways...


_________________

There's a mad man looking at you and he wants to take your soul. There's a mad man with a mad plan and he's dancing at your door. What to do when the walls are built to crumble ? Seriously...It's not supposed to be easy... that's why it feels so fucking good.
« I'LL SAY THE DEVILS LOST CONTROL. »
Revenir en haut Aller en bas
Spike
Spike
ÂGE : 31
ANNIVERSAIRE : 21/09/1992
DATE D'INSCRIPTION : 23/01/2006
MESSAGES : 13973
Absence : Ouais. Occupé dans les toilettes avec une bichette :P
Lun 18 Juin 2012, 1:18 am
Spike



Dominated
by all you hated

Dominated by all you hated • PV Rad3ACA4

•SPIKE & NOAH V. TYSON•




- Pardonnez-moi mon père car j'ai pêché.

- Allez, confiez-vous mon enfant. Qu'avez-vous fait pour ainsi souiller la volonté de Dieu Le Tout Puissant?


Église déserte: lieu de paix et d'amour, lieu de réconfort et de clémence.
Église déserte: vulgaire prison aux milles-et-unes lamentations.
Suintant des murs, toxine meurtrière, le doux parfum de la supplication. Résonnant dans un écho sempiternel, la délicate mélodie des tourments impérissables. Emprunte indélébile de la misérable recherche à la rédemption pourtant inatteignable et insuffisante. Emprunte indélébile d'une servitude déconcertante et malheureusement inébranlable. Emprunte indélébile démesurément chimérique.

- Aujourd'hui en me rendant au travail. J'ai passé à côté d'un vieillard qui s'était perdu et qui me demandait son chemin. J'étais pressée et j'ai prétendu être désespérément en retard au travail. Mais j'ai menti mon père. J'ai menti… Je n'étais pas en retard. Loin de là! J'étais même 10 minutes à l'avances sur mon temps... J'ai préféré user de ce délai pour discuter de ma soirée entre copines avec mes collègues du boulot. J'implore votre pardon mon père car j'ai pêché.

-Mon enfant, voici une bien vilaine confession. Comment vous sentez-vous après avoir tourné le dos à un homme dans le besoin? Comment vivez-vous avec cette obscurité qui habite en vous?

-Une…. une obs--. Une obscurité vous dites?!


Église déserte: lieu de paix et d'amour, lieu de réconfort et de clémence.
Église déserte: vulgaire prison aux milles-et-unes lamentations.
Mendiant comme pauvres et défavorisés. Suppliant une charité bien trop dispendieuse. Au rythme des prières qui hurlent le désespoir. L'on voit sourdre au creux des yeux vitreux des fidèles, l'espérance et le désir d'un futur exempté de pêchés. Espérance et désir octroyer par un sceptique au pouvoir unique. Au pouvoir démesurément chimérique.

- Voyons mon enfant, ne faites pas l'innocente! Vous voyiez, tout comme moi, ce vil démon qui vit en vous. Ne le sentez-vous pas quelque fois ramper le long de votre colonne vertébrale? S'emparant de votre foi en Dieu? Mettant ainsi en doute la bienveillance de Notre Seigneur? Vous savez tout comme moi que cette créature est en vous. Et malheureusement, je crois qu'il est maintenant trop tard… Ce démon à fait de vous sa maison, mon enfant. Dieu ne pourra vous ouvrir les portes de son Paradis. Et je suis persuadé que le peu d'humanité qu'il vous reste le comprend parfaitement. Martyrs de l'Enfer, entraîner votre âme au Paradis risquerait d'ouvrir le chemin aux démons. Vous ne voulez pas ouvrir le chemin aux démons, n'est-ce pas mon enfant?!

- Mais. Je… Non, bien sûre que non, mon père!

-Malheureusement, il n'y a plus rien à faire pour vous. À moins bien sûre que… Non, oubliez.


Église déserte: lieu de paix et d'amour, lieu de réconfort et de clémence.
Église déserte: vulgaire prison aux milles-et-unes lamentations.
Et voilà de nouveau ce regard d'espérance et de désir. Ce besoin de purifier ce cœur souiller par le Mal. Besoin de trouver la tranquillité d'esprit et la sérénité de l'âme. Besoin démesurément chimérique.

-Mon enfant. Le diable à donc déjà pris une aussi grande place en votre être? Ne tentez-vous donc pas de l'empêcher?! Sachez que simple confession n'est solution au malheur. Simple confession n'est baume pour votre conscience, très chère. Cette fois-ci, il faudra bien plus. L'Ultime sacrifice. Le don de soi. Le don à notre Seigneur.

Église déserte: lieu de paix et d'amour, lieu de réconfort et de clémence.
Église déserte: vulgaire prison aux milles-et-unes lamentations.
Silence de Mort. Silence de Roi.

S'ouvrant les veines sous ses yeux. Spike regardait sa fidèle tranquillement se vider de son sang. Écoutant chaque sanglot de la jeune femme comme l'on écoute sa première symphonie. Humant ce parfum métallique comme l'on inhale les douces arômes d'une rose écarlate. Se réjouissant de cette réussite sous le regard de triomphe de sa victime désemparée. Humant, écoutant, se réjouissant dans le plus démesuré et chimérique des plaisirs.

- Pour vous. Seigneur.

- Pour vous. Seigneur.


Église déserte: lieu de paix et d'amour. lieu de réconfort et de clémence.
Église déserte: vulgaire prison aux milles-et-unes lamentations.
Silence de Mort. Silence de Roi.






_________________

❝ I KNOW I'M NOT FORGIVEN BUT I HOPE THAT I'LL BE GIVEN SOME PEACE. ❞ There are things I have done, there's a place I have gone, there's a beast and I let it run, now it's running my way. There are things I regret, that you can't forgive you can't forget. There's a gift that you sent, you sent it my way. So take this night and wrap it around me like a sheet. I know I'm not forgiven but I need a place to sleep...
Revenir en haut Aller en bas
Blake
Blake
ÂGE : 34
ANNIVERSAIRE : 09/04/1990
DATE D'INSCRIPTION : 23/10/2011
MESSAGES : 2686
Lun 02 Juil 2012, 12:17 am
Blake



DOMINATED BY ALL YOU HATED
ft. SPIKE & NOAH

Dominated by all you hated • PV 120927113549633280



your sweet repression can't hide who you really are...



Il aurait dû.
Il aurait dû sauver cette femme...

Lentement, il gravissait les quelques marches montant sur la chaire, ses pas quasi célestes le rapprochant tranquillement de l’autel, là où d’un geste presque maternel, le vampire effleurait, du bout de ses doigts, le blanc asphodèle du fin tissu voilant le meuble de bois. Viscéralement, Noah contournait l’autel, ses doigts glissant avec minutie sur la lisse surface, l’émeraude de ses claires prunelles incessamment rivés sur les incalculables cierges allumés et dont les flammes vacillantes réfléchissaient au travers des ténèbres. Affublées dans une valse lente, elles brillaient dans la nuit, illuminant ce monde divin où lui-même n’aurait jamais senti être le sien. Prenant les actes de Foi pour de la lâcheté purement humaine et voyant Le Tout Puissant pour une présence imaginaire, engendré par les divagues des Mortels et de leurs milles et une incertitude les poussant à s’évoquer un palais en ivoire feutré et encastré à quelque part dans le firmament. Là où l’Éternelle les attendaient, là où le monde ne s’évincerait jamais, là où ils seraient bercés par les bras du créateur de ce bas-monde chaotiquement perturbé. Candide illusion, là où l’amour propre de l’Homme se faisait sournoisement berner et faisant de la Terre une vaste plaine de dévastation.

Obnubilé par ces embrasements se trémoussant sans aucune pudeur, aussi fastueuses que des succubes perverses, Noah avait cessé sa vague déambulation, désormais dressé face à l’autel, l’air sombre et songeur. Chaque péché engendre une plaie sur l’âme, la conscience pouvait oublier, mais la cicatrice s’éternisera à jamais. Les arcanes du Purgatoire lui avaient consciencieusement ouverts les yeux. Il avait appris à s’amouracher de la souffrance, pour ne serait-ce tenter de donner raison à la Tragédie, de faire croitre la bonté dans le cœur de cette âme qu’on lui avait offerte malgré lui. Janessa. Douce. Pure. Être de lumière. Lumière périssant dans l’abîme de ses obscurités mécréantes et malsaines. Il ternissait son âme… continuellement.

Tout mon être obéit à ce vivant flambeau.

Sans s’arrêter sur une pensée salutaire, d’un geste prompt, déterminé, Noah s’empara du crucifix en bois, délaissé à la merci du tabernacle. Sa paume crépitait, fumait et se consumait. La douleur vive lui brulait la chair, mais jamais il ne voulut s’arrêter, dégrafant d’un geste hagard les boutons de sa chemise et venant prestement asséner la croix sur le derme cireux de son torse dénudé par-delà le tissu déchiré. La chaleur incandescente consumait sa poitrine de mort-vivant, enflammant son cœur inerte d’une radiation si douloureuse, si présente, si encastré, qu’un fin sourire dépourvu de sens venait subtilement étirer le coin de ses lèvres livides. Il souriait de plaisir. Il exultait en silence. Il avait mal. Et ce mal l’enivrait. Troquer la plaie invisible contre une plaie physique, pour Janessa… pour elle… il le ferait éternellement.

Inhalant de grosses valises d’air périssables, les arômes de la réalité allèrent d’ordre lui écorcher les narines. Suave. Salvatrice. Désireuse. Provocante. Ardente. Métallique. Aussi délicieuse que répugnante. Aussi céleste que condamnable. Le sang…

******

La main ensanglantée faiblement moulée sur la minuscule poignée métallique, le visage suintant de sueurs froides qu’il sentait déchoir sur ses joues livides comme des larmes, lentement, Noah ouvrit la porte. L’abysse ténébreux se déployait posément, l’aire étroite de l’espace restreint s’exposant graduellement au travers de la densité de l’ébène, l’ombre sépulcrale s’assoupissant doucement à l’aurore flavescente des bougies embrasées qui se réverbérait dans l’antre du confessionnal. Douce ondulation de lueur évanescente, valsant sereinement sur l’ivoire d’un parterre luisant une opacité miroitante et aussi consistante que de la mélasse. Mu par l’horreur, mu par l’angoisse, le vampire se tétanisa, sidéré et désemparé. Le temps s’était pétrifié dans l’air, durant une éternité illusoire, Noah avait fixé ce magma de rubis étincelants, ce flot de vie fourmillant et submergeant le sol sacralisé. Un maigre sillon pourpre marbrait le vide abstrus, fusant en cascade depuis les chairs écorchées. Ces poignets mutilés par des plaies béantes et perlant d’hémoglobines. Chaque larme de sang affaissé sur cette mare vermeille résonnait en écho lancinant dans tout le bâtiment, comme un cri tonitruant.

- Non, s’était-il entendu murmurer, la voix rauque, brisée, ne pouvant empêcher la surprise de le rendre vulnérable. Redoutant l’évidence qui se voyait pourtant tristement inévitable, Noah franchit le seuil funéraire, venant s’accroupir aux avants de ce corps apaisé dans une sérénité déconcertante.

D’un geste totalement impuissant, le vampire revenu d’outre-tombe protégeait ces poignets mutilés dans le creux de ses paumes, pressant ses doigts de glaces sur les chairs déchirées, pour inutilement tenter d’atténuer l’hémorragie. En vain. Elle avait déjà déversé une quantité importante de son sang sur elle et ainsi que sur le sol. Sa poigne était vigoureuse, ferme, acharnée, désespérée, il ne prenait pas conscience qu’il pouvait à tout moment lui broyer les os, aveuglé par le déni, aveuglé par le refus de vouloir accepter… de la laisser s’en aller. Le sang de cette fidèle éplorée lui glissait entre les doigts, lui collait à peau, comme l’ultime caresse qu’elle pouvait offrir, comme l’ultime once de chaleur humaine qu’elle pourrait laisser épanouir.

- Ne fermez pas les yeux… je vous en prie… restez éveillée, suppliait Noah qui distinctement entendait le cœur de la femme s’épuiser de plus en plus dans le creux de son nid.

- Je concèderai fermer les yeux… si telle est la volonté de notre Seigneur…

Le visage du vampire se décomposa, aucune émotion ne se peignait sur ses traits éthérés, non plus que dans les abîmes ténébreuses de ses pupilles d’ailleurs. Il voyait fuir de lui les derniers fragments d’espoirs. Le Monde était fou. Et Noah voyait la Mort partout autour de lui… ça grugeait son existence et intoxiquait son âme… l’âme de Janessa… l’âme de sa sœur… l’âme qui ne lui était pas sienne…


_________________

There's a mad man looking at you and he wants to take your soul. There's a mad man with a mad plan and he's dancing at your door. What to do when the walls are built to crumble ? Seriously...It's not supposed to be easy... that's why it feels so fucking good.
« I'LL SAY THE DEVILS LOST CONTROL. »
Revenir en haut Aller en bas
Spike
Spike
ÂGE : 31
ANNIVERSAIRE : 21/09/1992
DATE D'INSCRIPTION : 23/01/2006
MESSAGES : 13973
Absence : Ouais. Occupé dans les toilettes avec une bichette :P
Jeu 27 Sep 2012, 4:32 am
Spike



Dominated
by all you hated

Dominated by all you hated • PV Rad3ACA4

•SPIKE & NOAH V. TYSON•




L'automne incendie nos ciels azurs.
Feuilles qui naissent, pour mieux mourir.
Pour marquer le temps de ses défaites.
Emprunte indélébile de douleur au creux d'une gorge brulée par les supplications à son Seigneur.
Envies qui naissent, pour mieux mourir.
Pour marquer le temps de ces cendres.



Dans un mutisme exemplaire, le regard planté dans la chair quasi trop tendre de son martyre, un fin sourire carnassier vint se dessiner aux coins de ses lèvres avides. À la fois maître et disciple de ses propres Tourmentes, Spike fixait d'un regard fiévreux la fine lame de métal que tenait fermement entre ses doigts rachitiques sa bonne et pure fidèle. D'un geste quasi trop lent, son arme de rédemption s'était finalement braquée contre elle, venant lacérer sa peau cireuse. Prenant instantanément goût à la souffrance, soudainement éprise par un zèle de perversité, ses minutieuses incisions devinrent rapidement boucherie. Charcutant ses avant-bras comme si le sang qui suintait de ses plaies béantes était la clef à sa rédemption. Détonnant de son rouille opaque contre son derme cristallin, son sang fuyait son hôte tel marrée haute frappant rivage.


Emprunte indélébile de douleur au creux d'une gorge brulée par les supplications à son Seigneur.
Voici le dernier cri de désespoir à sa conscience. À bout de souffle. À mal de vivre. À l'Éternel absolution. Son martyre avait hurlée de ses veines, avait hurlé de sa vie; dans un dernier cri à l'espoir. Gorge brulée par les supplications. Gorge nouée par les sanglots. Sa voix ne suffisait plus. Elle rendait finalement les armes, les plantant d'abord à même son cœur. Elle devait se libérer de ce fardeau.
Ce fardeau.
Qu'est le simple fait de vivre.

Déluge de sang. Déluge de chair. Déluge au cœur même d'un naufrage tyrannique. Perdu dans ce torrent d'impuissance, cherchant désespérément à ne plus chercher, on lui avait montré la voie.

Il aurait tant voulu.
Aurait tant voulu caresser cette chair molestée par son propre détenteur. Effleurer ce carnage d'un doigté volatile avant de pouvoir y encastrer ses serres d'une emprise inexorablement bucolique. Pourtant, ce fin grillage était venu s'immiscer entre lui et cette toile magnifiquement funeste peinturé à même le Mal. Fin grillage qui avait irrigué entre lui et son martyre, cette prison de verre qui lui semblait soudainement impénétrable.

Illusion. Insidieuse. Mirage d'une réalité tout autre qu'incontrôlable. Miroir d'une réalité que l'on ne voulait pas croire.
Spike fixa de ses iris vitreux cette brèche béante qui était ainsi venue troubler l'intimité de l'Ultime révérence. Et pourtant, cette grossière émission au sein de sa prison de verre ne l'avait nullement contrariée. Oh non. Certainement pas sous les tendres prunelles impassibles de sa douce Carcasse.

Fleur périssable au creux de ce gouffre d'affliction. Fleur périssable au creux de son étreinte glaciale. Fleur périssable se fragmentant sous la maladresse d'un sauvetage inespéré. Fleur périssable s'émiettant au creux de ses bras impuissants.
La tête enfouie contre son torse, sous l'étreinte herculéenne de son prince salvateur, notre martyre s'abandonna finalement à sa Tragédie.

Doucement, Spike abandonna son trône de verre et se permit enfin d'ouvrir cette porte qui l'avait si impitoyablement isolée de son œuvre d'art. Humant un instant ce doux parfum de souffrance, il finit par s'accroupir auprès de sa tendre Carcasse. Ce n'est pas sublime ça, Noah? Lui chuchota-t-il à l'oreille comme si une telle magnificence ne devait être partagé à n'importe qui. Regarde moi ça... Délicieux. Il se pressa un peu d'avantage contre le corps de marbre du nouvel arrivant, déposant sa main contre son épaule carré. Spike savait. Il voyait, il sentait, il goutait, le dégoût qui suintait de son âme comme une toxine sournoise qui s'empare de l'esprit. Il savait que Noah ne comprenait pas la beauté de la scène qui c'était flétrit à ses pieds. Tranquillement, sa main quitta son nouveau nid, descendant le long de son torse et trouvant son chemin jusque sous les pans de sa chemise. Effleurant son derme opalin, il s'arrêta sur ses blessures. Traçant de son index la croix qui s'était engraver dans sa chair encore à vif. Tu connais la douleur. Ce n'est pas là une des seules émotions qui semble encore caresser tes entrailles, Noah? Plus les mots glissaient hors de sa bouche et plus son index faisait pression sur ses brûlures. D'instinct, la Carcasse se releva prestement. Emboîtant le pas, Spike suivit le mouvement comme l'on suivrait une valse. Toujours à sa hauteur, la main plaqué contre son abdomen, il cessa la pression. Faisant maintenant descendre ses doigts espiègles le long de sa cuisse. Tu connais la douleur. Tu chercher à la ressentir. Mais tu ne veux pas la voir… Dans un geste vif qu'il aurait été impossible à prédire, il empoigna la rotule de sa Carcasse et le broya sous son emprise titanesque, forçant son élève à s'effondrer sur le sol. D'une fluidité de mouvements sans pareille, la semelle de sa botte de cuire vint s'encastrer contre la joue de ce dernier, le contraignant à baigner la moitié de son visage de marbre à même le sang de son pauvre martyre. Ouvre les yeux, Noah…







_________________

❝ I KNOW I'M NOT FORGIVEN BUT I HOPE THAT I'LL BE GIVEN SOME PEACE. ❞ There are things I have done, there's a place I have gone, there's a beast and I let it run, now it's running my way. There are things I regret, that you can't forgive you can't forget. There's a gift that you sent, you sent it my way. So take this night and wrap it around me like a sheet. I know I'm not forgiven but I need a place to sleep...
Revenir en haut Aller en bas
Blake
Blake
ÂGE : 34
ANNIVERSAIRE : 09/04/1990
DATE D'INSCRIPTION : 23/10/2011
MESSAGES : 2686
Lun 22 Oct 2012, 9:10 pm
Blake



DOMINATED BY ALL YOU HATED
ft. SPIKE & NOAH

Dominated by all you hated • PV 120927113549633280



your sweet repression can't hide who you really are...



Ouvre les yeux, Noah. Ouvre les yeux sur ce monde qui te ravage et dommage. Ouvre les yeux sur ce monde qui te hante et te bouleverse. Vois la destruction, éprouve la déchéance et savoure cette soif avide et despotique…

- Ce que tu considères pour de l’Art, à mes yeux, ça ne sera jamais que de la pure Tragédie, William.

Peine croyable qu’il puisse encore parler. Peine croyable qu’il puisse crûment raccommoder sa rotule disloquée dans le bon ordre. Et pourtant…

Péniblement, Noah se redressait, son regard contristé s’égarant doucement dans les prunelles azurées de son bourreau sanguinaire.

- Un cœur bercé dans les méandres d’un profond sommeil éternel, la douleur, elle devient chimère et inintéressante. Il n’y a que le vide et malheureusement plus rien à voir ici-bas, sous nos yeux…

Une vie de gaspillée. Encore…

- QUI EST LÀ ? Se manifestait ainsi donc une nouvelle présence que Noah n'avait même pas su anticiper tant que son état comateux semblait de plus en plus s'aggraver et sombrer.

Voix inquisitrice. Voix apportant augures néfastes. Une silhouette se dessinait posément dans l'obscurité du vide, là où le regard austère du vampire revenu d'outre-tombe se dirigeait simultanément...

Le regard autrefois interrogateur du prêtre se perdait lentement dans la vile contemplation de cette scène mortuaire dont Noah en était si tristement pantin. La présence inespérée s’était automatiquement transie non loin des deux enfants de l’Ombre qui eux ne semblent pas trop rebutés. Le sourire du Mortel s’émiettait à mesure que les glauques détails fusaient au travers de son esprit visiblement bouleversé et peinant à assimiler la diffamation de cette toile immonde… inhumaine. L’Humain fermait les yeux, contristé et effrayé. Le temps s’arrêtait alors, où rien ne se déroulait durant une longue et pénible minute.

C’était Noah qui bouleversait la rigidité de cette inertie fâcheuse et déconcertante au sein de ce panorama déplorable et poignant. Marchant doucement vers l’homme de croyance, dont la peur semblait avoir engourdi tous les membres. Le vampire, vibrant de détresse, de dévotion mêlée, raflait le niveau du mannequin de cire moulé dans cette pose d’épouvante euphorique. Ce dernier ouvrait laborieusement les yeux, plantant son regard horrifié sur le prédateur qui le repoussait légèrement vers le mur, tout près d’une table où gisait une boîte de chapelets en bois, un marteau et quelques clous.

- Son amour est incommensurable et rémissible, murmurait le prêtre qui se reculait à l’aveuglette jusqu’à ce que son dos ne se heurte faiblement contre la paroi vermeil du mur…

Noah soutenait le regard, sentant ses lèvres bouger, s’étirer, et former quelque chose qui pouvait fort probablement ressembler à un vague sourire. Sourire imperceptible, dont le vampire tourmenté n’était pas trop sûr de s’en rendre compte d’ailleurs. Soulagé, le visage plein d’effroi du prêtre s’illuminait comme s’il venait de recevoir l'arrivée du Messie au cœur de son havre louangé et sacré. L’Innocence, passible de rendre le miroir des âmes si aveugle et si faible. Triste. Si triste vérité. Si triste détresse. Bercé doucement par la prouesse de ce grand regard débordant d’espoir, lentement, la tête de l’Éternel s’inclinait sur le côté. Le spath de ses deux pierres d’émeraude imperturbablement bien suspendu au vertige de cette malheureuse paire d’yeux se perdant littéralement dans le tréfonds insondable de ses pupilles perçantes et translucides. Maléfice. Paradoxe. Pendre blasphème contre lui. Les gens qui souffrent se reconnaissaient. Janessa avait raison. La miséricorde et le malheur s’entremêlèrent toujours. L’ultime collision. L’explosion instantanée. La miséricorde et le malheur s’entremêlèrent toujours, perdus l’un dans l’autre, jusque dans le regard, jusque dans la voix plus tendre que jamais…

- Notre Père, le Tout Puissant, jamais il ne vous abandonnera, mon fils. Son cœur est pur. Son amour, incommensurable et rémissible.

Fêlure dans le regard et blessure crûment pressentit dans le trémolo de cette voix qui se voulait persuadée. Noah savait l’instant fataliste et vain. Seulement, il ne cessait de s’intéresser au chant funèbre de ses douleurs vibrantes. Être de fascination. Enfant de Fatalité. Prié à des desseins vils, insipides et dévastateurs. Âme du Mal. Né dans les flammes pernicieuses de l’Enfer elle-même. Lui qui, de cette austérité si envoûtante, savait si bien jouer son rôle. Ouvre… ouvre enfin les yeux, Noah. Chasse, chasse enfin ses larmes noires de ton regard bassement recelé en-dessous de ta main livide et aussi froide que la mort. Oubli cette grimace de souffrance amer et indescriptible qui te retrousse copieusement les lèvres. Fais de la Tragédie, la féérie de ton noir imaginaire. Rends grâce à ton humble génie...

- Il ne vous abandonnera jamais…

Doucement, la main libre du vampire revenu d’outre-monde attrapait le fragile poignet du Mortel. Lentement, si lentement, il le soulevait, le plaquant d’une minutie presque maternelle contre le mur édifié derrière-lui. Même lorsqu’il le voyait s’emparer du clou, jamais le prêtre ne voulut protester contre son bourreau. Soumis, il ne se débattait pas et obéissait à chaque requête… laissant la pointe du clou venir paisiblement se déposer sur la chair suintante de son poignet maintenu contre le mur et voyant le marteau s’élever lentement dans les airs. Un gémissement inaudible, mais persistant, s’échappait furtivement d’entre les lèvres crispées de Noah qui aurait crût s’entendre déglutir de travers le nœud d’émois obstruant ses cordes vocales au moment où le marteau percutait ardemment le clou. Le prêtre ne réagissait de peine, hoquetant une inspiration de douleur, son regard inhalé par l’espérance toujours bien ajusté au sien alors que lui frappait derechef sur le bout de fer. Il frappait encore… et encore. Quatre. Il avait cogné quatre fois sur le clou.

Et à chaque coup porté sur ce poignet meurtri, jamais Noah n’avait été dans la possibilité de pouvoir contenir la valse macabre de ses larmes glaciales. Son martyr ne hurlait toujours pas, empreint d’amour, de Foi, pour son tortionnaire et ne cessant de murmurer que le Seigneur ne l’abandonnerait jamais. Une fois le poignet ensanglanté bien fixé au mur, péniblement, Noah s’emparait d’un second clou délaissé sur la petite table de bois. Avec fébrilité, sa main tremblante attrapait l’autre poignet, le soulevant doucement jusqu’au mur, à la hauteur de des frêles épaules du prêtre, pour répéter l’immondice de son œuvre sinistre et barbare. Cette fois, ses larmes silencieuses devenaient sanglots. Souffrances lui brisant littéralement l’âme et fêlant impitoyablement sa gorge douloureusement obstruée. Le temps s’évasant, le regard du Damné se brouillait, contraint d’interrompre sa besogne à trois reprises alors que son dérisoire interlocuteur ne cessait de lui répéter le même laïus désespéré.

C’était terminé. À grands bruits sonores dans tout le bâtiment, le marteau rebondissait sur le sol, le bruit de métal fracassé s’accompagnait dans la torpeur de ses soupirs contristés que Noah cherchait en vain de ravaler.

- Il ne vous abandonnera pas…

Et cette voix errante et quasi chimérique qui ne savait se taire…
Ravagé, exténué, désemparé, Noah observait cet homme de croyance crucifié au mur, qui ne cessait de l’implorer du regard et le supplier de sa voix trop tendre et trop douce.

Un pas. Un seul. L’ultime. Le vampire s’était rapproché de sa proie. Son visage éthéré presque collé contre celui de son tourmenteur, ses grands yeux émeraude désormais devenus deux abysses éprouvés dans les ténèbres et qui absorberont bientôt toutes ses larmes.

- Certes, ce n’est pas votre Seigneur qui m’abandonne… c’est moi qui l’aie depuis si longtemps laissé tomber…

Ses mots jaillirent sur le visage du prêtre, sa voix, n’étant dorénavant qu’un sombre murmure guttural sortant du plus amer des gouffres…

- Nous, nés d'hier, nous ne savons rien, notre vie sur terre passe comme une ombre…

Les cloîtres anciens sur leurs grandes murailles étalaient en tableaux la sainte Vérité, dont l'effet réchauffant les pieuses entrailles tempérait la froideur de leur austérité. En ces temps où du Christ florissaient les semailles, plus d'un illustre moine, aujourd'hui peu cité, prenant pour atelier le champ des funérailles, glorifiait la Mort avec simplicité - Baudelaire ; le mauvais moine




THE END

_________________

There's a mad man looking at you and he wants to take your soul. There's a mad man with a mad plan and he's dancing at your door. What to do when the walls are built to crumble ? Seriously...It's not supposed to be easy... that's why it feels so fucking good.
« I'LL SAY THE DEVILS LOST CONTROL. »
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
WHEDONVERSE : TALES OF BUFFY :: Archives temporaires :: SUR LA BOUCHE DE L'ENFER :: Endroits glauques :: Eglise-
Sauter vers: