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Il était né des ténèbres. Façonné par elle. Les flammes sulfureuses de l’Enfer lui appartenaient. La noirceur engloutissait son être… il--

Oh, ta gueule, le badass son of a bitch ! Que tu sois né des ténèbres, que tu sois façonné par elles, que les flammes sulfureuses de l’Enfer t’appartiennent, que la noirceur aie engloutit l’intégralité de ton être, que tu sois peu importe quoi, rien ne pouvait changer ce qui se passait ici, là, maintenant, tout de suite ! Un coup d’écharde à ras la rotule, putain, ça faisait un vrai mal de chien ! Et gémissant un petit OUCH ! de circonstance, son visage éthéré désormais décalqué par cette imperceptible éclaire de torture qui lui traversait éphémèrement la figure, tant bien que mal, le ténébreux courbait son échine crispée sur l’avant, pour, de cette nonchalance qui lui était légendairement propre, venir happer doucement le vestige de bois bien profondément encastré dans la chair de sa jambe endolorie. Maudite blessure de guerre… AGAIN ! Il lui semblerait qu’il ne faisait que ça, depuis l’aube de la naissance de son misérable temps ; récolter des blessures de guerres, se faire casser la figure, sur Terre, comme dans le Purgatoire, se faire torturer pour nulle raisons valables, être le martyr et la victime de n’importe quel enfoiré éternel insatisfait et frustré de la vie. C’était quoi ce culte, limite, un peu con sur la donne, hin ? Il ne pouvait pas ruminer ses idées noires en paix ? Il ne pouvait pas élaborer son petit plan diabolique en toute tranquillité ? Se contrefoutre royalement d’engendrer la mille-et-unième apocalypse sur Sunnydale et de juste… POUR L’AMOUR DU CIEL, RAMENER SA SŒUR EMO ET DÉPRESSIVE SUR TERRE ?! Qu’est-ce qu’il y avait de si compliqué à tout ça ? Franchement, lui, il voulait le savoir !

Baon, okay, puisqu’il insiste…

First : il y avait l’amour… le vrai… la seule et l’unique… son depuis toujours et son à tout jamais. Ouaiiisss, solide, on faisait allusion ici à Femme qui venait tout juste de lui bousiller la rotule avec un bout de bois pointue. Son Éternelle. Sa chère et tendre. Son rayon de lune céleste. Bref… cette pouff’ paranoïaque et trop peu sûre d’elle-même qui gobait des couilles d’hommes à tous les matins pour se donner un semblant d’assurance et style trash que trop peu concluant … AHEUM !

Second : il y avait cette vengeance intarissable. Ce désire monstre et suprême de vouloir rendre justice à l’injustice. Cette colère chimérique et absolue qui le rongeait de l’intérieur et accaparait l’intégralité de son esprit décousu et obsessionnel. Bref ! Il voulait aller passer la bonne nuit à toutes ces personnes qui avait fait de son existence… qu’un sempiternel chemin jonché de merde et de misère.

Third : il y avait Noah Victor Tyson. L’autre gars. Le sentimental. La perfection réincarnée. L’être torturé. L’être ravagé et brisé. Le gars qui pense comme lui il parle. Vous savez, ce langage incompréhensible, désuet, philosophique et franchement ennuyant ?! Il était ses limbes. Il était son abysse. Il était son cœur et son âme. Il était tout ce que lui ne voulait pas. Une plaie. Une infection. Un cancer. Celui qui lui avait value, la dernière année, toutes ces incalculables cicatrices et mutilations inutiles. Sa rédemption. Ark ! Non merci ! À son arrivée inopinée dans cette ville de fous, avant de se faire trucider par Angel, sous peine d’avoir formé un trio de tarés avec Byron et Karen, il avait été capable de se répartir de cet autre gars… mais à cause de sa sœur emo et suicidée, lors de sa renaissance, le dude avait refait surface et joué les braillards durant une longue et pénible année. Une année de trop qui l’avait tout droit ramené à la fichue case départ ! BREF ! Il devait se débarrasser de cet autre gars et au plus vite ! Il avait une sœur torturée à expédier des limbes et cette satanée âme ne faisait que ralentir son petit plan foireux !

Fourth : sa psychomania que trop pas subtile. Il devait calmer ses envies de meurtres. Rendu-là, Blake était capable d’admettre que de tuer approximativement deux ou trois personnes à toutes les nuits, ce n’était que trop pas favorable pour s’acquérir un sursis et une faveur auprès du Scooby Gang. Il finirait par se mettre ces Power Rangers ratés à dos… et se mettre ces Power Rangers à dos, c’était comme qui dirait aussi agréable que de marcher dans de la merde de chien, voyez-vous ?

- Des biscuits, ça serait correct, ouais, acquiesçait le serial killer d’un vague hochement de tête alors qu’il laissait doucement glisser son regard clairvoyant sur les murs, le plafond, les armoires et les deux gracieuses et mirifiques cannes de serins de sa pouff’ infidèle. Un sourire sournois et insondable effleurait finement le recoin de ses lèvres vermeilles à cet instant bien précis. Elle était belle, SA pouffiasse, il ne pouvait nier ce fait. Je veux comprendre. Je veux connaître mes fautes véritables, celles que j’ai commises à ainsi t’aimer du plus profond de mon âme et de mon cœur que tu as laissé agonir entre tes mains et saigner comme un vulgaire porc égorgé. Malgré la violence de ses paroles qui vrillèrent au travers de l’atmosphère tendue, jamais la voix du vampire ne s’était élevée. Il parlait de la même manière qu’il pouvait la regarder… ce qui voulait dire… comme rien du tout. Je veux comprendre. Je veux savoir ce que l’on fabrique, ici-bas, englués dans ces froides ténèbres ?

Trop de question… beaucoup trop de question. Leur histoire était finie… ou elle venait de commencer… pour leur promettre seulement une éternité misérable et insipide. Joie… il aurait vraiment due la laisser crever l’année dernière.

- Tu m’as trahi… tu nous as détruits.

Et il était tellement épuisé d’essayer de réécrire toutes ces pages blanches qui représentait désormais leur vide histoire.