Un rêve, doux et tendre contre la peau. Une caresse douce comme de la soie, un éclat de rire enfantin au travers des nuages noirs. N’y a-t-il rien de mieux qu’un rêve rempli de magie et de bonheur, laissant des papillons au ventre et un souffle tendre au cœur? N’y a-t-il rien de mieux qu’un paradis terrestre, se créant lorsque les paupières se ferment comme des rideaux? Un monde qui est notre, qui change et vit selon nos plus grandes envies, et dont les cauchemars sont brisés par les capteurs de rêve. Une utopie fait de rêves et de perfection, quoi vaut mieux que cela?
Voilà ce que pensait la Dreamday compagnie, cette journée-là. Quand le monde ne devint que noirceur et que la merveilleuse île qu’était Sydney a été attaquée par les bombes et les radiations multiples de la troisième guerre mondiale. Quand les communications ont été coupés de par le monde entier, et que la terreur est devenue l’essence même de la vie. Quand fermer les yeux n’était plus essentiel aux cauchemars, car ils avaient maintenant une place de choix au sein du monde. Ils décident d’agir, pour créer une utopie. Pour créer le bonheur.
Une cabine de cryogénisation. Non, des centaines plutôt. Un par un, les habitants furent…capturés? Le mot n’’est pas juste, mais l’idée semble la même. Un ordinateur central renferme tous les visages qui traversent les portes de DreamDay, et alors, fermant les yeux, enfermés dans leur cocoon de mensonge, les gens se font vider de leurs souvenirs, et imposer la vie dont ils ont toujours rêvés. Une autre époque? Un autre destin? Peu importe, ils y sont rois selon leurs envies, l’extérieur chaotique ne leur important plus. Ils vivent un monde de rêve, un monde sans mauvais et utopique, baigner aux travers de visage répertoriés dans l’ordinateur, mais pourtant de liens et de personnalités aussi fausses que leur vie. Trois longues années de bonheur infinis, de rêves sans fin et de créatures magiques, pour certains.
Puis, le blackout. Le noir total. Qui a fermé la lumière de vos rêves? Qui a osé toucher à votre paradis endormi? Ouvre les yeux… ouvre les yeux et voit. Par centaines, ils ouvrent les yeux, et découvrent leur position aux travers de la vitre de leur cabine. Troublés et perdus, ils osent un peu à l’extérieur, et voient un monde dont ils ne souviennent pas. Dans un battement d’ailes, ils perdent tous ces liens qui faisaient battre leurs cœurs, et surtout, ils se retrouvent livrés à eux-mêmes dans un monde qu’ils ne comprennent pas.
Au travers de rues abandonnées de la ville, deux espèces les observent. Attentif à chacun de leurs mouvements, certains cherchent des êtres chers qui ont oublié qui ils sont, alors qu’eux, les insomniaques, ont échappés au système et vivre dans les rues dévastées depuis trois années maintenant. D’autres, le cœur au bord des lèvres, cherchent déjà une solution pour ramener les gens dans les cabines de cryo, car le rêve est roi, et que le monde est trop sombre et dévasté pour être accueillant. Pourront-ils y parvenir, tout en étant traqué par les insomniaques?
Votre rêve vient de prendre fin? Découvrez le monde et votre famille.
Vos yeux sont grands ouverts depuis toujours? Méfiez vous des gentils. Le monde est sauvage, maintenant.
Le rêve est votre utopie? Attention, votre vie est en danger. Cachez vous.
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