WHEDONVERSE : TALES OF BUFFY

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The Werewolf & the Dead Girl [ft. Sven]

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Mar 30 Oct 2012, 5:43 pm
Coraline Price
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Aux yeux des vivants, la mort était le plus souvent vue comme quelque chose d’abstrait, d’insaisissable. Nul ne pouvait prédire quand elle allait frapper, ni qui elle allait viser. D’un instant à l’autre, tout était terminé. Vivante, elle n’en avait pas été touchée, ni de près, ni de loin, contrairement à d’autres. Ce n’était pour elle qu’un concept, une vague idée dont elle ne pouvait saisir pleinement la portée. A ses yeux, la mort était synonyme d’une absence perpétuelle, définitive, mais quant au reste, elle ne pouvait l’imaginer. Comme la plupart des gens, elle s’était interrogée sur ce qui survenait, après : version religieuse de l’au-delà, ou simplement le vide, un vide éternel? Elle savait qu’un jour, elle aurait la réponse à ces questions, comme chaque être peuplant cette terre. Elle n’avait pour autant pas imaginé que cette réponse viendrait si tôt, et même après son décès, celle-ci était demeurée incomplète. Elle ne savait ni pour quelle raison elle se trouvait encore là, parmi les vivants, ni où elle était supposée aller ensuite. Tout était arrivé trop vite, trop tôt. Le fil s’était brisé, d’un coup sec et elle n’avait rien pu faire pour l’empêcher. Elle avait été condamnée au vide et à l’oubli à un âge où sa jeune existence était encore pleine de promesses. A l’aube de son bonheur, la vie lui avait été ôtée, en l’espace de quelques secondes. Aujourd’hui, son existence n’était plus que conditionnelle. Elle ne pouvait que compter sur les regards de ceux qui la voyaient pour s’assurer qu’elle était bien là, évoluant encore dans ce monde où elle n’avait plus sa place. Durant bien trop longtemps, elle avait dû endurer la solitude à un degré insupportable, condamnée à n’être ni vue, ni entendue par quiconque, condamnée à ne plus exister. Si elle avait encore été en vie, elle en aurait très probablement perdu la raison, et c’était un miracle que tel n’ait pas été le cas, alors même qu’elle était morte. Elle n’avait jamais été croyante, mais s’il y avait un enfer, elle l’avait vécu, jusqu’au jour où deux êtres étaient venus la libérer de ces chaînes en s’installant dans la maison qu’elle hantait, deux êtres pour lesquels elle existait réellement.

Jamais elle n’avait été plus heureuse que le jour où elle n’avait plus été seule. A présent, elle ne se morfondait plus, profitant pleinement de ce semblant de vie qui lui était offert. Elle était encore en train d’apprendre que certains pouvaient la voir, d’autres non et elle assimilait peu à peu cet univers qui avait toujours été là, sous ses yeux, sans qu’elle le voit, et dont aujourd’hui elle faisait partie. Elle apprenait également à profiter des possibilités qui lui étaient offertes, de ses pouvoirs notamment. Ainsi, ce jour-là, elle était occupée à faire un peu de ménage en usant de son don de télékinésie. Si un voisin trop curieux avait décidé de regarder par la fenêtre, il aurait vu un balai se déplacer seul dans un salon vide de toute présence. Elle faisait des progrès visibles avec le temps, même s’il y avait encore quelques ratés. Elle qui avait dans un premier temps tenu à agir le plus normalement possible avait peu à peu pris goût aux facilités que cela lui offrait.

Alors qu’elle était ainsi occupée, elle entendit quelques coups frappés à la porte. Malheureusement, elle était seule et il était donc exclu qu’elle reçoive n’importe qui. Elle replaça les instruments utilisés et, tout en prenant soin de ne surtout pas bouger le rideau, se posta à la fenêtre afin de voir de qui il s’agissait. Son coeur manqua un battement lorsqu’elle reconnut la silhouette de l’humain qui venait de frapper. Ou du moins, il l’aurait fait si cet organe avait été fonctionnel. Malgré elle, un sourire se dessina sur ses lèvres. Oh, elle savait qu’il était inutile d’espérer quoi que ce soit, ne serait-ce que parce que pour lui, elle était morte et enterrée. Il ne pouvait ni la voir, ni l’entendre, ni la toucher. Elle n’existait tout simplement pas. Mais c’était plus fort qu’elle. Depuis qu’elle l’avait revu, elle n’avait cessé d’espérer les visites qu’il ferait à Paige, parvenant presque à en oublier un peu l’homme auquel elle avait été fiancée. Elle avait beau savoir que c’était peine perdu, le simple fait de le voir lui redonnait un peu de baume au coeur. Après tout, elle ne faisait rien de mal et il n’avait de toute façon aucune conscience de sa présence.

Elle savait parfaitement ce qu’elle aurait dû faire : absolument rien. Rester immobile et attendre qu’il parte. Pourtant, elle ne cessait de jeter des coups d’oeil furtifs vers la porte d’entrer, brûlant d’envie de l’ouvrir. Lorsqu’elle vit qu’il était prêt à s’en aller, elle cessa de résister à la tentation et se servit de ses dons pour ouvrir la porte à distance. Elle le regarda entrer, souriante.

« Bonjour Sven. »

Le saluer était une habitude qu’elle avait prise, bien que sachant parfaitement qu’il ne pourrait l’entendre. Elle imaginait qu’il s’étonnerait que la porte soit ouverte, ferait peut-être un tour dans la maison, avant de constater qu’il n’y avait personne et s’en aller. Ou bien, il laisserait un mot à destination de Paige. Oui, elle s’était attendue à beaucoup de choses, mais certainement pas à ce qu’il se tourne vers elle et la regarde. Et soudain, elle faisait de nouveau partie de son univers.

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Sven J. Ohlsson
Sven J. Ohlsson
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Sam 03 Nov 2012, 5:17 am
Sven J. Ohlsson
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Les mains dans les poches, Sven avançait doucement, traînant des pieds. Encore une journée vide de sens, ou presque. Disons qu’il avait préféré quitter l’appartement qu’il partageait désormais avec son petit ami, afin de le laisser travailler en paix, peindre sans être dérangé par ses caprices d’ours. Et bénéfice net, il s’ennuyait, à présent. Il n’avait pas pris de quoi aller au gymnase, et avait simplement dit à son petit bonhomme qu’il allait prendre l’air, se promener un peu. Nolan n’ignorait pas que notre lycanthrope avait parfois ce besoin de solitude qui se faisait sentir ; un besoin d’être libre, livré à soi-même, et de simplement réfléchir. Inspirer de longues bouffées d’air frais, et puis faire un petit tour, en marchant ou en courant. Là, aujourd’hui, il marchait, signe de sa flemme évidente. À quoi pensait-il ? Et bien à tout et à rien, à vrai dire. À Nolan, pour changer. Au fait qu’il allait falloir qu’il retrouve des contrats, ou bien qu’il change de boulot, s’il voulait pouvoir aider son petit peintre à payer le loyer, et ne pas vivre à ses crochets. Parce que oui, c’était la plus grande crainte de Sven ; se faire entretenir par l’homme qu’il aimait. La plupart des gens apprécieraient ce détail. C’est cool, non, de ne rien glander et de quand même vivre correctement financièrement ? Sauf que voilà ; le suédois avait totalement conscience que son petit bonhomme n’était pas aisé financièrement, et que même s’ils arrivaient très bien à vivre à deux dans leur petit cocon d’amour, ce n’était pas à l’irlandais de tout payer pour contribuer au bonheur de son ours. Le grizzli aussi avait sa part à fournir dans le contrat. Et ça, il ne l’oubliait pas, bien loin de là. Il y tenait même assez férocement. Pourtant, les ordres d’exécution ne lui étaient plus envoyés aussi souvent qu’avant. Ses employeurs avaient l’impression qu’il se lassait du boulot ; qu’il n’y éprouvait plus grand intérêt. Alors ils allaient chercher des types plus jeunes, plus motivés, plus en forme. Moins efficaces, mais qui allaient apprendre sur le tas. Si on venait chercher Sven, c’était pour des cas d’extrême nécessité, là où un novice aurait pu se retrouver en difficulté. Les bons tueurs à gage ne manquaient pas, et notre ancien militaire ne faisait pas vraiment partie de la crème de la crème dans le milieu. Simplement, à Sunnydale, si. Il l’ignorait, n’en avait pas conscience, mais c’était un fait ; pour un travail bien fait, appelez Sven Ohlsson. Bon, il se ramollit un peu à cause de l’amour, mais c’est pas un soucis, il reste performant. Faut juste parvenir à attiser sa curiosité et son intérêt. Mais ne menacez pas son couple en cas d’échec, ou vous risquez de tomber avec la cible ; c’est le seul réel conseil qu’on peut donner. Lentement, le suédois soupira. Il songeait déjà à donner son CV pour prendre un poste au gymnase, mais ignorait si on voudrait bien de lui. Certes, le patron l’aimait bien, et il était un bon combattant auquel on faisait souvent appel pour clore le bec de petits débiles crasseux se prenant d’ores et déjà pour les rois du monde. Pourtant, les débordements réguliers de Sven sur d’autres gars devenaient de plus en plus problématique. Et si c’était pour qu’il donne un cours à un idiot qui le traite de pédé, ou qui insulte son couple… Ben disons que le gymnase n’avait pas que ça à foutre de payer les frais d’hosto, quoi. Et que Sven n’avait pas les poches assez profondes pour le faire. Et puis, vous l’imaginez donner des cours, vous ? Non, nous sommes d’accord. Sven pédagogue, c’est un peu comme le pape proxénète. Possible, mais difficile à imaginer.

Les yeux de Sven se levèrent vers le porche de la maison devant laquelle il venait d’arriver. C’était mignon, ici ; il avait toujours pensé ainsi. Il aimait d’ailleurs bien rendre visite à la jolie Paige, lorsqu’il en avait le temps. Non, il ne la mâtait pas du tout, arrêtez de vous imaginer des trucs ; depuis qu’il sortait avec Nolan, il n’aurait même pas remarqué Scarlett Johansson nue si elle s’était présentée sous ses yeux. (comment ça j’ai des comparaisons débiles ?) Alors Paige … Non, ce n’était qu’une amie, une bonne amie, une petite puce qu’il appréciait réellement. Et avec qui il aimait bien passer du temps, tout ours bourru qu’il était. Alors oui, aujourd’hui, ses pas l’avaient conduit ici. Et il avait bien l’intention de lui rendre une petite visite, si elle était disposée à le recevoir. De son pas d’ours, il monta les marches du perron, avant de toquer à la porte. Rien. Il toqua une nouvelle fois, et attendit quelques instants. On sait jamais, qu’elle soit occupée, qu’elle mette du temps à arriver, ou autre. Au bout de deux-trois minutes, néanmoins, il en déduisit qu’elle n’était pas là, et tourna les talons, prêt à repartir. Tant pis, il repasserait à une autre fois. Ce fut à cet instant précis que la porte s’ouvrit. Toute seule. Sven fronça les sourcils, pointant sa bouille de suédois à l’intérieur du hall, curieux. Personne. Tiens donc. Depuis quand les portes s’ouvrent-elles seules ? S’il n’avait pas été au courant du surnaturel, nul doute qu’il serait déjà reparti en hurlant comme une fillette que les films d’épouvante devenaient réalité. Mais non. Il était là, et bien déterminé à y rester. Et à voir si c’était un incident, ou si Paige était bien quelque part dans la maison. Il entra doucement dans le hall d’entrée. Mais, pour la première fois de sa vie, il ressentit une présence. Une présence qui le mettait mal à l’aise. Ce n’était pas Paige, ça n’avait rien à voir. Et il avait l’impression que c’était là depuis très longtemps. Mais que jamais auparavant il ne l’avait ressenti. Et, alors qu’il allait jeter un coup d’œil dans le salon, il entendit une voix le saluer. Juste derrière lui. Il se retourna d’un bond, le cœur ratant un battement affolant, et tomba nez à nez avec une jeune femme. Et soudain, l’ours se transforma en héroïne de film d’horreur.

D’un bon, Sven se plaqua contre le mur de l’entrée, plus que surpris par l’apparition de cette présence. Et il cria.

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! D8 »

Les yeux écarquillés, plaqué contre le mur, il regardait la jeune femme. Ça pour le coup, elle lui avait fait frôlé la syncope. Il essayait de calmer son cœur emballé, et de retrouver une respiration régulière, encore effrayé par cette apparition nouvelle. Mais le plus choquant était peut-être le ton avec lequel elle avait prononcé ces mots. Une habitude. Depuis combien de temps était-elle là … ? C’était impossible, elle était nouvelle. Mais où était Paige ? Et, soudain, alors qu’il la dévisageait, il se détendit légèrement. Ce visage, il le connaissait. Il l’avait déjà vu. Plusieurs fois dans sa vie. Ça datait, mais il l’avait déjà vu.

« … Coraline … ? »

Non. Ça ne pouvait pas être elle. C’était impossible. Elle était censée être… Morte. Et les morts ne parlent pas. Les muscles de Sven se crispèrent à nouveau, tandis qu’il restait collé contre son mur, les sourcils froncés d’incompréhension. Et de peur, aussi, un peu. Il la regardait de travers, ne sachant quel comportement adopter vis à vis d’elle. Et surtout, ne comprenant rien à rien. Lui aurait-on menti en lui prétendant la mort de la jeune femme ? Il n’osait même pas lui poser la question pour le moment ; c’pas des choses qu’on dit à une dame, voyons.

À mesure que les secondes passaient, Sven retrouvait un peu de consistance. J’irais pas jusqu’à dire qu’il retrouvait sa virilité, mais au moins il essayait. Il se décolla du mur, regardant la jolie brune d’un air franchement méfiant, ne comprenant absolument rien à ce qui était en train de lui arriver. Et une seule question résumait simplement les milliards qui trottaient à toute allure dans tous les coins de sa tête. Une seule.

Mais c’est quoi ce bordel ?

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Lun 05 Nov 2012, 9:45 am
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Depuis le moment où elle était tombée amoureuse de Sam, elle n’avait plus vu que lui, aimé que lui. Il avait été l’homme de sa vie, elle le savait, et au fond, elle l’aimait encore et espérait qu’un jour, il revienne à Sunnydale. Elle ignorait ce qu’elle ferait à ce moment, elle ignorait les complications que cela ne manquerait pas d’engendrer, préférant se focaliser sur la simple idée de le revoir. Néanmoins, le temps avait passé et il n’était pas revenu. Que faisait-il? Où était-il? Refusait-il de revenir parce que c’était trop pénible, ou au contraire l’avait-il déjà oubliée? Elle n’osait songer à ce qu’elle craignait le plus, qu’il ait refait sa vie, avec quelqu’un d’autre. Elle savait que c’était naturel et qu’il devait poursuivre le cours de son existence. Mais elle n’y pouvait rien, la jalousie l’envahissait lorsqu’elle y pensait. Elle n’avait pour ainsi dire connu que des déboires amoureux avant lui, et il lui était d’autant plus difficile de renoncer à leur histoire, à ce qui aurait dû être leur avenir. Mais au fil du temps, il lui avait bien fallu se faire à l’idée qu’elle ne le reverrait peut-être jamais. Et puis, il y avait eu Sven. Ils s’étaient connus des années auparavant, mais elle ne l’avait pas oublié. Depuis que Paige était venue vivre dans la maison où elle était morte, la revenante avait eu l’occasion de le revoir à plusieurs reprises, et peu à peu, elle s’était mise à attendre ses visites avec une certaine impatience. Sans qu’il le sache, il avait petit à petit comblé le manque qu’avait laissé son fiancé. Bien sûr, elle savait que jamais rien ne serait possible : elle était morte, sa vie s’était arrêtée, tandis que celle de Sven était tournée vers l’avenir, sans compter qu’il ne pouvait même pas la voir. Néanmoins, elle ne pouvait pas s’en empêcher, dès qu’elle le voyait passer la porte de la maison, elle le suivait à la trace, bien qu’il ne puisse pas la voir. Après tout, où était le mal puisque, de toute façon, il ne s’apercevait même pas de sa présence. Et puis, elle savait qu’il était déjà avec quelqu’un puisqu’elle avait pu assister à toutes ses conversations avec Paige, et lui avait même soufflé quelques questions. Elle se sentait souvent comme une adolescente en train d’espionner un voisin plus âgé qu’elle, et qu’elle aurait trouvé particulièrement séduisant.

Aussi, lorsqu’elle l’avait vu devant la maison, elle n’avait pu résister à l’envie de lui ouvrir. Ce qu’elle comptait faire? Elle n’en savait rien en vérité. Ce n’était pas comme si elle avait le moyen de le retenir une fois qu’il aurait compris que Paige ne se trouvait pas chez elle. Elle pouvait toujours lui parler, même si, bien sûr, il ne lui répondrait pas. Ou espérer que sa colocataire rentre entre temps. Elle n’y avait pas vraiment réfléchi, en vérité et n’avait obéi qu’à une impulsion en ouvrant la porte à l’aide de ses pouvoirs. Non, elle n’avait pas vraiment pensé à ce qu’elle allait faire, mais surtout, elle n’avait pas imaginé qu’il pourrait la voir. Il eut une réaction inattendue, mais néanmoins très compréhensible : il la regarda avec effroi, se recula brutalement et se mit à hurler. Elle en fut si surprise qu’elle sursauta, et sous l’effet de la panique, cria à son tour.

Puis, il sembla se calmer et elle se détendit à son tour. La reconnaissait-il au moins? Se souvenait-il seulement d’elle? Elle en douta, au début, du moins, jusqu’à ce qu’elle l’entende l’appeler par son prénom. Elle acquiesça d’un signe de tête et s’approcha de lui.

« Tu es dingue, tu m’as vraiment fait peur ! Si j’avais été encore vivante, j’aurais probablement fait une crise cardiaque. »

Elle était peut-être un fantôme, mais elle n’en était pas moins émotive, bien au contraire. Loin de la rendre totalement insensible, il lui semblait parfois que la mort avait décuplé sa faculté à ressentir. Parfois, elle le regrettait presque, lorsqu’elle voyait à quel point elle souffrait parfois de la perte de sa vie passée. Elle réalisa qu’ils étaient toujours plantés dans l’entrée et le prit par le bras pour l’entraîner jusqu’au salon.

« Ne reste pas là, viens t’asseoir. J’ai fait des cupcakes, tu en veux? »

Bien sûr, elle n’avait pas oublié que tout ceci n’avait absolument rien de naturel. Néanmoins, elle était tellement soulagée qu’il puisse enfin la voir et lui parler qu’elle ne songea pas immédiatement à lui demander des explications, ou à lui en donner d’ailleurs. Elle savait qu’il devait sans doute être plutôt secoué et qu’il valait mieux pour lui qu’il soit assis. Après tout, elle était tout de même supposée être morte. Elle le poussa à s’asseoir sur le canapé et s’installa face à lui.

« J’imagine que ça ne doit pas être évident pour toi. Tu n’es pas supposé pouvoir me voir normalement. Quelque chose a dû changer. »

Elle essayait de paraître calme, mais elle avait du mal à dissimuler son excitation. Elle aurait voulu pouvoir le prendre dans ses bras, mais il avait l’air si choqué et perturbé qu’elle n’osait pas, de crainte de lui faire peur. Néanmoins, elle ne pouvait s’empêcher de le dévorer des yeux avec un large sourire, sans vraiment réaliser que cela pourrait éventuellement le gêner.

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Sven J. Ohlsson
Sven J. Ohlsson
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Dim 09 Déc 2012, 3:13 pm
Sven J. Ohlsson




❝ sorry, i'm a little bit dumb today. ❞

I remembered black skies, the lightning all around me. I remembered each flash, as time began to blur. Like a startling sign, that fate had finally found me. And your voice was all I heard, that I get what I deserve. So give me reason, to prove me wrong, to wash this memory clean. Let the floods cross, the distance in your eyes...


À vrai dire, si en cet instant précis on avait gueulé à l’oreille de Sven que non, il ne rêvait pas, il ne vous aurait même pas cru. Vous auriez pu lui éclater la tête à coups de poing qu’il ne vous aurait pas cru. En même temps, y avait de quoi. Il se retrouvait là, comme une fleur, salué par une fille qui était censée être morte depuis plus d’un an maintenant. Elle était , devant lui, tout simplement. Et elle lui parlait. Naturellement. Bah voyons. Quoi de plus anormal, je vous le demande très sincèrement ? Il avait dû s’endormir devant la porte d’entrée en attendant que Paige ne vienne lui ouvrir. Ouais. Ça devait être ça. Il dormait. Et il rêvait. Il rêvait qu’en entrant dans cette maison, la douce et charmante Coraline ne lui ouvre, encore vivante. Avant de mourir. Avant de disparaître de ce monde, et d’abandonner la vie de tous les êtres qui avaient pu lui être chers. Elle lui aurait proposé gentiment des gâteaux, comme elle savait si bien les faire, et ils seraient allés s’asseoir pour bavarder, tandis que notre Sven se serait goinfré. Oui. Voilà. C’était un rêve. C’était le bon vieux temps. Elle était encore vivante, et tout allait bien.

Il tressaillit lorsqu’elle lui attrapa le bras, se rendant progressivement compte que ce rêve avait tout de même l’air foutrement bien réel. Il n’avait absolument pas imprimé ce qu’elle avait pu dire auparavant. Ses oreilles bourdonnaient un peu, comme si on lui avait mis une petite abeille dans la tête, et bouché les conduits auditifs avec du coton. Sensation fort désagréable, il aurait pu approuver sans hésiter. Mais pourtant, il n’avait pas le choix. Il se sentait mal. Mal en face d’elle, totalement perdu, surpris. Son visage était toujours figé en une moue d’incompréhension totale, alors qu’il essayait de remettre ses idées en place, tant bien que mal. Mais impossible. Lorsqu’elle lui proposa des cupcakes, il crut qu’il allait se mettre à pleurer, la repousser en lui hurlant de le lâcher. Et partir en courant, tout simplement. Ce n’était pas un rêve. C’était un cauchemar. Il s’en était toujours cruellement voulu de ne pas avoir cherché à reprendre des nouvelles d’elle durant toutes ces années. Et, il avait appris sa mort. Coup de couteau en plein cœur. Une lame longuement et lentement retournée dans sa poitrine, le faisant souffrir au maximum. Il n’avait jamais digéré la mort de cette petite puce. Et voilà que dans son sommeil, elle réapparaissait ? Non. C’était impossible. Pas de cette manière. Pourtant, alors qu’elle l’entraînait de manière guillerette vers le salon, il ne protesta pas. Il se laissa faire. Son contact était étrange. Froid. Distant. Comme si à tout moment, il aurait pu lui passer à travers. Comme si elle n’était qu’un courant d’air. Il frissonna doucement, mis mal à l’aise à cette idée. Il s’installa sur le canapé, se tassant au fond, cherchant à comprendre.

Ces histoires le perturbaient très franchement. Il ne savait plus où donner de la tête. Depuis quelques temps, tout était étrange, anormal. Il ne vivait pas spécialement bien son intégration dans le monde du surnaturel, en ayant pris un peu pour son grade n’importe quand et n’importe comment. Et là, si ce n’était pas un rêve, c’était la goutte qui allait faire déborder le vase. Sven, pleurer ? Non. Péter un câble ? Pas s’il découvrait que malgré la mort, il pouvait communiquer avec Coraline. Simplement, il allait lui falloir respirer un bon coup. Reprendre du poil de la bête. Essayer de se faire à l’idée qu’il vivait réellement dans un monde de fous. Et ça, ce n’était pas facile. Essayer de faire gober à un mec que le monde est normal lorsqu’en l’espace de quelques mois à peine, il s’est fait attaquer par une armée de vampire, puis de démons, il est devenu un loup-garou, il a découvert que son petit ami est un sorcier, et il prend conscience qu’il est possible de communiquer avec les morts. Seriously, vous ne péteriez pas un câble, vous ? Ben Sven, si. Totalement.

Il écouta son amie lui parler, d’une seule oreille, essayant de remettre ses pensées dans l’ordre en parallèle. Essayant de trouver un moyen de sortir de ce rêve. Mais lorsqu’elle lui avoua qu’il ne devrait pas pouvoir la voir, notre Svenours eut le droit à un atterrissage forcé. Retour sur terre avec la puissance d’une claque de Thor dans la gueule — excusez ma comparaison foireuse. Il cligna quelques instants des paupières d’un air ébahi, comprenant à peine ce qui était en train de lui arriver. Comme un idiot, il ne lui avait même pas répondu. Il se foutait quelque peu royalement des cupcakes, à cette seconde précise. Trop de questions. S’il avait à peu près faim en arrivant, ce n’était plus du tout le cas. Et il ne risquait pas de retrouver l’appétit avant d’avoir les pensées un peu plus au clair. Même si elle tentait de lui enfourner les cupcakes de force dans la bouche, il les recracherait très probablement, tout aussi délicieux soient-ils. Parce que, en l’espace d’une seconde et demie environ, il venait de comprendre qu’il ne rêvait pas. Elle était bien là. Devant lui. Et elle n’était pas censée y être. Ou bien plutôt, elle était censée y être, mais il n’aurait pas dû la voir. Elle aurait dû être invisible à ses yeux, s’il comprenait bien tout. Pourquoi ? Là était la seule question qui lui venait à l’esprit à cette pensée. Il ne comprenait pas ce qu’elle voulait dire. En fait, dans son état actuel, la débilité pure et simple, au sens psychologique du terme, s’était emparée de son cerveau, le laissant complètement à l’état de légume dans ce canapé. Le pire, c’était peut-être que ça n’avait pas l’air de la traumatiser. Au contraire. Elle avait l’air d’être purement et simplement… Heureuse.

Bon. Inspire. Expire. Peut-être qu’une explication logique et rationnelle existe. Ou peut-être pas. Voir les morts n’aura jamais rien de logique ou de rationnel. De magique, peut-être. Mais pour le reste… Bon. Allez, calme-toi Sven. Arrête de la dévisager comme si elle revenait du monde des morts. Elle n’en revenait pas, elle y était. Allez. Zen. Respire. Déglutissant doucement, quittant son air hagard, notre ours fronça légèrement les sourcils, sortant du fond de son canapé, posant fermement ses pieds sur le sol, calant ses coudes sur ses genoux, essayant de remettre ses pensées à l’endroit. Tout allait bien se passer. Il allait finir par comprendre. Ou bien, tout simplement, elle allait finir par lui expliquer. Parce que non. Ce n’était pas évident pour lui. Il avait beau la dévisager, il ne lui trouvait réellement rien de changé. Elle était toujours là, identique à elle-même. C’était Coraline. Et elle ressemblait à Coraline. Quoi de plus normal ?

« Hum … » lâcha-t-il doucement, grommelant imperceptiblement dans sa barbe inexistante. Il réfléchissait à quoi lui dire. À la manière dont il pourrait lui expliquer ce qu’il ressentait. « C’est pas évident » n’était qu’un pur euphémisme, à cette seconde précise. C’était réellement difficile. Impossible à comprendre, pour un esprit aussi rationnel. Certes, depuis quelques temps, il acceptait le fantastique, la magie, le surnaturel. Mais tout avait des limites. Et c’était l’heure de poser de nouvelles frontières, semblait-il. « … » Il laissa son silence se prolonger, ne sachant tout simplement pas quoi dire. Il baissa les yeux se mettant à jouer avec ses doigts, sans prêter attention à leurs petites cicatrices, croûtes, et tous leurs bleus. Il avait l’habitude, maintenant. Et il guérissait vite, d’autant plus depuis qu’il était devenu loup. Inspirant un bon coup, les sourcils toujours froncer, hochant imperceptiblement la tête de manière répétée, comme s’il essayait d’avaler sa vision, de se persuader qu’il ne rêvait pas, il lâcha finalement quelques mots. « Pas évident… Du tout. » … Ouais mais nan. Il ne pouvait pas simplement dire ça. Il fallait qu’il s’exprime un peu plus, là. ‘fin bon, comprenez-le quand même un tantinet. Dans ce genre de situations, c’était pas ce qu’il y avait de plus évident. « Hum… » reprit-il doucement. Il fallait qu’il trouve un truc à dire. Un truc construit, censé. « … Désolé, je comprends rien là. » Ou comment avouer en cinq mots qu’on est un peu attardé, par Sven Ohlsson. Cependant, le simple fait d’énoncer cette vérité à haute voix lui fit le plus grand bien. Ouais, il ne comprenait foutrement rien à la situation. C’était un fait. Et il n’avait plus besoin de s’en cacher, même si cela devait se voir comme le nez au milieu du visage depuis l’instant où il avait hurlé de surprise. Et, alors qu’il inspirait un bon coup, le déblocage s’effectua. « Comment ça se fait que je te voie ? Et pourquoi je suis pas censé te voir ? … Ça fait longtemps que t’es là ? … »

Ouais. Question super pertinente. Depuis combien de temps était-elle là sans qu’il ne puisse la voir ? Car après ce qu’elle venait de lui dire, il pouvait supposer que cela faisait… Longtemps. Et cette pensée lui faisait froid dans le dos. Sven détestait se savoir observé. Il ne s’était jamais rendu compte d’une présence invisible lorsqu’il était chez Paige. Plusieurs fois, il avait eu l’impression que la jeune femme l’observait, pour se retourner et au final ne rien découvrir. Et à cette seconde précise, il se demandait si la personne qu’il avait sentie n’était pas plutôt Coraline, et non Paige. Pour le coup, il n’arrivait pas à faire semblant que tout cela était normal. Il était littéralement sur le cul. Il releva finalement les yeux, plongeant ses prunelles dans celles de la jolie… La jolie quoi, au juste ? Le bel esprit ? La jolie fantôme ? La sublime revenante ? Comment devait-il l’appeler ? Qu’était-elle, au juste ? Il avait besoin d’explications. Besoin de savoir, de comprendre. Et peut-être était-ce pour cette raison qu’il n’arrivait pas à lui sortir autre chose qu’un sourire crispé, gêné, totalement figé et qui sonnait pire que faux.

« Désolé. » lâcha-t-il doucement. Il n’arrivait pas à être heureux. Pas encore. Et il ressentait le besoin de s’excuser de ne pas partager cette joie qu’elle semblait afficher. Qu’elle avait l’air de ressentir, de tout son être. Il se sentait nul. Inutile. Et complètement en décalage. Et pour cette raison, il s’excusait. « J’arrive pas à comprendre. Je suis heureux de te revoir, hein. Mais je comprends pas. Et… » Doucement, il déglutit, cherchant ses mots, lui adressant un sourire pire que gêné. « J’ai besoin de comprendre. »

À quoi tout cela rimait-il ? Il n’arrivait même pas à manifester son allégresse de la revoir, tant il était bloqué par les faits. Il espérait que quand elle lui aurait expliqué, il pourrait digérer le morceau, et repartir sur un meilleur pied, être plus agréable, et plus ouvert à la discussion. Il l’espérait sincèrement. Mais pour le moment, c’était impossible.

Pour le moment, il ne parvenait qu’à se perdre dans ses yeux. Y plonger, s’enfoncer. Dans l’espoir d’y trouver un semblant de réponse. Une once de vérité.



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Cette situation était pour le moins inattendue, et c’était bien peu de le dire : en quelques minutes à peine, elle venait de découvrir que Sven pouvait enfin la voir, quand lui découvrait qu’elle était encore là, même si elle n’était plus un être fait de chair et d’os. Elle aurait sans doute pu se montrer un peu plus compréhensive à son égard : il était visiblement perdu, et il y avait de quoi. Après tout, elle était morte, et voilà qu’elle réapparaissait soudainement devant lui, comme si de rien n’était. Ceci dit, la situation était loin d’être évidente pour elle aussi : jusqu’à présent, elle avait été habituée au fait que le jeune homme n’ait aucune conscience de sa présence. Même s’il était difficile de l’admettre, même si cela la rendait triste, il ne pouvait la voir. Pour lui, elle avait disparu, tout simplement, et elle ne reviendrait jamais. Du moins, jusqu’à aujourd’hui. Et elle avait beau réfléchir à la situation, elle ne comprenait pas très bien ce qui pouvait expliquer ce brusque changement. Soudain, elle existait de nouveau à ses yeux et c’était pour le moins inattendu.

Elle aurait pu néanmoins faire preuve d’un peu plus de délicatesse, d’autant plus qu’elle comprenait parfaitement ce qu’il pouvait ressentir : elle même n’avait découvert le surnaturel qu’il y a peu, et elle n’en savait pas encore énormément sur le sujet. Elle essayait de s’y intéresser, de se renseigner, mais il lui faudrait encore beaucoup de temps avant de devenir experte en la matière. Cependant, elle avait peu à peu intégrer le fait que, si les simples êtres humains ne la voyaient pas, ce n’était pas le cas des êtres surnaturels. Jusqu’à présent, il n’y avait pas eu d’exception à cette règle. Donc, quelque chose avait changé, soudainement, quelque chose qui pouvait expliquer qu’à présent, elle soit aussi réelle pour lui qu’aurait pu l’être Paige. Elle aurait dû l’aborder en douceur et essayer de comprendre la situation, avec son aide. Malheureusement, elle fut bien vite rattrapée par la joie qu’elle éprouvait à l’idée qu’il puisse enfin la voir. Elle avait un réel faible pour Sven, un sentiment qui s’était développé au fil des visites du jeune homme. Bien sûr, elle savait qu’elle n’avait pas la moindre chance : non seulement il était déjà en couple, mais elle était morte, quand lui était encore en vie. Ce n’était clairement pas la recette idéale.

Elle parvint heureusement à réprimer son envie de lui sauter au cou. Au lieu de cela, elle le conduisit jusqu’au salon, où elle lui servit les cupcakes qu’elle avait fait elle-même. Depuis sa mort, la cuisine était devenu un véritable passe-temps, et ce malgré le fait qu’elle ne pouvait absolument rien avaler. Il n’y toucha pas, et en effet, il y avait de quoi lui couper l’appétit, quand la jeune femme qu’il savait morte se trouvait à présent devant lui. Il avait l’air sur le point de craquer, mais une fois encore, elle ne le vit pas vraiment. Elle ne parvenait plus à se défaire du sourire radieux fixé sur ses lèvres. C’était sans doute absurde : après tout, ce n’était pas comme s’il allait soudainement tomber amoureux d’elle. Elle le savait bien. Mais néanmoins, elle était heureuse de pouvoir de nouveau échanger avec lui, sans avoir à lui poser des questions par l’intermédiaire de Paige. Même si toute cette situation était réellement étrange.

Une fois qu’ils furent installés, il fallut bien qu’elle lui pose l’inévitable question : pourquoi? Que s’était-il passé dans sa vie? Pourquoi pouvait-il soudainement la voir et lui parler, alors que ce n’était pas le cas auparavant? Le pire serait, selon elle, qu’il soit devenu vampire, mais heureusement, cette hypothèse pouvait facilement être écartée puisqu’on était en plein jour. Alors quoi? Son petit ami l’avait-il initié à la sorcellerie? Ou était-il une toute autre créature? Peut-être une dont elle n’avait jamais entendu parler... Il ne lui était cependant pas venu à l’esprit qu’il puisse être devenu dangereux. A ses yeux, il était toujours le même Sven, et puis, au fond, elle était déjà morte, que pourrait-il bien lui faire de pire? A vrai dire, il semblait beaucoup plus perdu qu’elle, au point qu’il eu beaucoup de mal à répondre à ses questions. Il bafouillait, manifestant clairement son incompréhension. Il était sous le choc, et au moment où elle en prit clairement conscience, Coraline perdit de son enthousiasme. Elle ne parvenait pas à déterminer s’il était heureux ou non de la voir, mais ce qu’elle voyait, c’était qu’il n’avait visiblement aucune idée de ce qu’il se passait. Le sourire de la revenante s’effaça et elle baissa les yeux.

« Je ne sais pas pourquoi tu me vois. Les mortels ne le peuvent pas d’habitude... Je ne sais pas très bien comment tout ça fonctionne, mais en principe, seules les créatures surnaturelles peuvent me voir... » Elle sentait qu’elle n’était pas très claire dans ses explications, mais à vrai dire, elle était loin de posséder un savoir encyclopédique sur le sujet. « Je suis là depuis... depuis ma mort. Ca fait un peu plus d’un an... »

Cette fois-ci, elle était bien moins fière et lorsqu’elle releva la tête, son regard exprimait tout son embarras. Il n’était pas idiot : il était venu de nombreuses fois ici, pour voir Paige et à présent, il allait savoir qu’elle avait été là tout ce temps, à l’observer sans qu’il le sache. Elle était consciente que cela allait probablement le mettre terriblement mal à l’aise, et de savait pas vraiment quoi dire pour se justifier. L’atmosphère était devenue plus lourde et elle commençait à se sentir terriblement impuissante. Elle aurait aimé avoir des réponses claires et précises à toutes ses questions, mais elle n’en avait pas. Elle ne savait pas grand chose, si ce n’est ce qu’on lui avait dit, et ce qu’elle avait pu constater par elle-même.

« J’aimerais pouvoir tout t’expliquer, malheureusement moi non plus je ne comprends pas très bien tout ça. C’est un peu... nouveau pour moi aussi. Ce que je sais, c’est qu’il doit y avoir une raison pour laquelle tu peux me voir maintenant. Quelque chose a changé depuis la dernière fois que tu es venu ici ? »

Elle se sentit soudainement ridicule, avec ses sourires et ses cupcakes, alors que les choses étaient si graves, pour lui, comme pour elle. Quoi qu’il ait pu lui arriver, ce ne devait pas être évident, loin de là. Elle ne se souvenait que trop bien de ce qu’elle avait éprouvé lorsqu’elle avait découvert que non seulement elle était morte, mais qu’en plus elle était coincée ici, et seule. Elle se sentit un peu coupable de s’être montrée si enthousiaste alors qu’il traversait sans doute la même chose qu’elle.

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