Comment avait-il pu ? Anya avait toujours pensé que la seule chose sacrée dans ce monde d’humains, que les liens sacrés du mariage étaient justement ce qu’il y avait de plus sacrés et la voilà assise, seule à une table dans le premier bar qui avait croisé son chemin, noyant sa colère dans la bière. Le cadavre d’autres bouteilles jonchaient sur la table, quelques unes roulaient même par terre faisant tomber les quelques clients qui passaient.
«Ah ! Bien fait ! J’espère que tu pourras plus jamais coucher avec qui que ce soit ! »
Voilà le genre de phrases qu’elle lâchait lorsqu’il s’agissait de garçons qui tombaient. Lorsqu’il s’agissait de femmes, son discours était un peu plus optimiste, mais toujours aussi alcoolisé :
« Aller ma grande, tu ne vas pas rester là à ramper sur le sol ?! Faut te relever après tes chutes, sinon t’arriveras jamais à rien dans la vie ! »
Cette fois-ci s’en était trop. Pourquoi est-ce que tout le monde la regardait comme ça ? Etait-ce donc un si grand crime chez les humains de dire ce qu’on pensait ? Anya se leva donc du mieux qu’elle put, fit tomber sa chaise et se mit au milieu de la salle.
« QUOI ?! Qu’est-ce que vous avez tous à me regarder ? Vous n’avez jamais vu quelqu’un rongé par la douleur ?! »
Elle s’avança alors vers deux personnes qui semblaient être un couple.
« Tenez, vous madame, vous accepteriez que monsieur aille coucher avec une rousse frigide et sorcière ?! »
Elle pouvait se permettre de dire ce genre de mot, personne ne saurait que cette fille était réellement une sorcière, ils mettraient ça sur le coup de l’alcool.
« Non mesdames ! Ne vous laissez pas faire battez-vous contre l’oppression des mâles ! »
Anya aurait encore pu continuer des heures durant son discours féministe si quelqu’un n’était pas venu l’arrêter.
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