Find a way • U.C

Dans le plus grand des silences, elles foulaient l'herbe givrée par le vent de l'hiver. Dans le plus grand des silences, elles avançaient parmi toutes ces tombes. Des noms. Des prénoms. Des dates. Gravés à jamais dans la pierre, pour que jamais on ne les oublies. Pour que jamais, ils ne tombent dans l'anonymat. Ce soir-là, Roxane ne voyait pas le cimetière comme un potentiel terrain de chasse. L'esprit de la vampire se vouait hanté de questions. Des questions qui se bousculaient, se rejoignaient. Des questions qui n'attendaient pas toujours de réponses. Des prises de consciences qui affluaient. Inconsciemment, elle avait cherché quelque chose du regard. Inconsciemment, elle avait espéré trouver quelque chose, avant de se rendre compte, de comprendre.

- Je n'ai pas de tombe, Andréa... Mon nom est inscrit nul part... Aucunes fleurs pour moi. Aucuns mots d'adieu.

Et alors qu'elle murmurait ses paroles, elle comprit une nouvelle chose. Sonnée, elle stoppa sa marche et attrapa le bras de son amie, lui intimant ainsi de s'arrêter. Les claires prunelles de la vampire se plongèrent alors le regard d'Andréa. Un regard pareil à un océan de chocolat fondu. Un regard remplit de douceur et de chaleur.

- Personne ne serait venu se recueillir sur ma tombe... Je passe mon temps à pousser les gens que j'aime à bout. Si ils ne meurent pas, ils finissent par me haïr. Ou je les trahis... Qu’est-ce que je vais devenir, Andréa ? Qu’est-ce que je vais pouvoir faire de mon éternité ? Je vais finir seule... sa voix se brisait à mesure qu'elle parlait.


- Tu as tord. Tu ne vois que ceux qui partent, mais jamais ceux qui restent. Ouvre les yeux Roxane, et tu verras que tu n'es pas seule. Un tendre sourire orna alors les lèvres pulpeuses de la sorcière. Tendrement, elle attrapa les mains de Blondie, ne la lâchant pas du regard. Ouvre les yeux et tu verras qu'il y aura toujours des gens autour de toi pour te soutenir, pour te tenir la main. Un jour, la lumière se fera sur ton horizon. Et là, tu comprendras que ta vie se trouve ici, à Sunnydale. Il en a toujours été ainsi, seulement tu ne le sais pas encore. Sois patiente. Et un jour, tu verras... Tu comprendras.

- Mais...

- Mais rien du tout, l'interrompit Andréa. Elle savait très bien ce que la vampire allait riposter. L'éternelle s'avérait trop têtue pour admettre qu'elle avait tord. L'éternelle s'avérait trop peu confiante en elle-même pour envisager qu'Andréa puisse avoir raison. Je voulais t'offrir quelque chose depuis un moment, déjà. Ce soir, je pense que c'est le bon moment.


U.C

U.C
- C’est jolie. C’est quoi ?
- Un pendentif. La pierre utilisée est de la citrine.
- Hum… incisif comme nom.
- Et pourtant, la citrine a quelques propriétés magiques. Elle éloigne les mauvais rêves, apporte des ondes positifs, apporte la joie, empêche l’autodestruction et permet d’illuminer notre part sombre. Puis elle permet aussi de stimuler notre part créatif.
- Rien que ça ?
- Oui. Rien que ça. Et quelque chose me dit que tu en aurais bien besoin. Tiens.
- Je l’accepte seulement parce qu’il est jolie.
- Que tu deviens superficielle. C’est d’un ridicule pour une femme qui ne peut plus voir son reflet.
- C’était un coup bas, ça.
- Aussi bas que ta façon sournoise de m’avoir volé ma voiture.
- Voiture que je t’ai rendu.
- En pièce détachée.
- Dommage collatéraux.
- Bah voyons.

U.C

- Où tu vas ?
- Quelque part.
- Pour faire quoi ?
- Faire parler mon côté créatif. Promis, on sortira nos petits mouchoirs un autre jour. Tiens… quand ton poisson rouge sera mort.
- Je n’ai pas de poisson rouge.
- Fais-moi pensé à t’en acheter alors.


à suivre : A little touch of heavely light