The beauty in an ass beating • PV

Ce n’était pas parce qu’elle était morte et enterrée depuis un an et demi qu’elle n’avait pas droit de temps en temps à un moment de tranquillité. Depuis qu’Alexis avait emménagé chez elle, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle passait une grande partie de son temps à être sur les nerfs et à s’agacer pour tout ce qu’il faisait. Elle en venait presque à regretter le temps où elle vivait seule dans cette maison. Presque, car heureusement, la présence de Paige compensait tout le reste. Elle avait beau considérer cette demeure comme la sienne, ce n’était malheureusement pas le cas d’un point de vue légale. Elle était morte, elle n’avait plus le moindre droit sur la propriété ou sur les gens qui y vivaient. A cause d’une signature et d’un nom sur un contrat de location, elle était obligée de supporter quelqu’un qui devait sans doute prendre un malin plaisir à la faire enrager. Au moins, l’avantage de ne pas dormir était qu’elle pouvait avoir quelques heures pour elle seule, où elle était à peu près certaine que personne ne viendrait la déranger. Une certitude qui ne tarda pas à être mise à mal lorsqu’elle entendit quelqu’un entrer avec fracas dans la maison. Elle sursauta sur le coup, avant que l’agacement ne remplace la surprise. Ce ne pouvait être qu’Alexis, ce qui fut confirmé quelques secondes plus tard lorsqu’il l’appela, l’air visiblement furieux. Mais que lui voulait-il à la fin? Elle n’en savait rien et d’ailleurs, cela ne l’intéressait absolument pas. Elle n’avait aucune envie de lui parler, en particulier alors qu’il employait ce ton. S’il continuait à faire un bruit pareil, il allait réveiller tout le voisinage. Elle l’ignora cependant et resta dans sa chambre, continuant de lire le roman qu’elle tenait entre les mains. Il finirait bien par se fatiguer et par se calmer. Cependant, elle devait bien avouer que le bruit de déchirure provenant du salon ne lui disait rien qui vaille... Elle espéra sincèrement qu’il ne s’attaquait pas aux rideaux. Il était complètement fou, elle aurait dû le virer de chez elle dès le premier jour, contrat de location ou pas. Pour qui se prenait-il à la fin. Il l’appela encore, mais encore une fois, elle n’avait aucune intention de montrer de la bonne volonté, tout en espérant qu’il n’avait pas fait trop de dégâts. Mais lorsqu’il la menaça une fois encore de s’en prendre à sa moquette, elle perdit définitivement patience et apparut dans le salon, juste devant lui. En voyant l’état dans lequel la pièce se trouvait, et surtout en constatant l’état de son pauvre canapé elle écarquilla les yeux.

« Mais... qu... » Il lui fallut bien quelques secondes pour se remettre du choc, quelques secondes durant lesquels la surprise se transforma en colère. « C’est plutôt toi qui va avoir un problème !! Qu’est-ce qui t’a pris de faire ça à mon canapé ? Tu as vraiment intérêt à avoir une bonne explication et je te préviens, tu vas m’en racheter un ! »

La revenante était réellement en colère, une colère qui avait un impact sur les bibelots du salon qui se mirent à trembler tandis qu’elle déversait son ressentiment sur Alexis. Mais qu’est-ce qu’il avait à la fin? Sur le moment, elle n’avait pas vraiment compris pourquoi il l’incluait lorsqu’il parlait de problèmes, ni même pourquoi il l’avait appelée en vociférant de la sorte. Elle avait bien remarqué que son nez n’avait pas l’air en très bon état, mais elle avait tout simplement pensé qu’il s’était bêtement battu. Ce n’est que lorsqu’elle vit ce qu’il avait dans le dos que son expression changea. Elle se déplaça sur le côté pour mieux voir et être certaine de ce qu’elle avait cru apercevoir : oui, il s’agissait bien d’une hache.

« Mais... qu’est-ce qui t’es arrivé ? » Pour la première fois, elle sembla un tant soit peu inquiète pour lui. Il faut dire que la vision de cette arme plantée dans son dos était pour le moins impressionnante. Mais soudain, elle reprit une expression plus suspicieuse. « Qu’est-ce que tu as encore fait ? Tu t'es attiré des ennuis, c’est ça ? »