Your fatal desire; ▬ willana

Nirvana Desire Withridge... Qu'est-ce qu'un nom... Une identité ? Une personnalité ? Les deux à la fois ? Certes, c'était effectivement ça... Mais c'était aussi un vestige du passé. La jeune femme portait fièrement son nom même si, avec le temps, il avait perdu une lettre. Witheridge était devenu tout simplement Withridge. Il n'en restait pas moins la marque de ses ancêtres... Mary Witheridge, accusée de sorcellerie durant les procès de Salem... personne ne sait ce qu'elle est devenue... Avait-elle été tuée ? S'était-elle enfuit ? Dans tous les cas... elle avait donné naissance à une petite fille... qui a pu également donner naissance à un petite fille... et ainsi de suite jusqu'à Nirvana.

La petite Nirvana n'était pas comme les autres bébés, elle était plus fragile plus... étrange... et un jour, un malheureux accident eu lieu. Sa mère l'allaitait quand une douleur se fit ressentir... elle l'avait « mordue ». Mais comment avait-elle fait ? Sans dents ? Elle ne s'en souvenait pas... Mais ce dont elle se souvient, c'est que, depuis ce jour, elle avait perdu une mère. Et depuis ce jour, elle est devenue un monstre. Sa mère, la traitant comme tel, l'avait fait devenir monstrueuse, presque inhumaine. Et elle l'abandonna près d'un orphelinat 3 ans plus tard, ne pouvant plus supporter sa présence. Ce n'était qu'une enfant... innocente et victime du hasard... mais façonnée par une « mère » qui la haïssait. Depuis lors, Nirvana D. Withridge n'a plus de moral et plus d'attache... ou presque. Mais revenons-en à la nomination : oui, un nom est censé refléter notre personnalité. Mais lorsque l'on ne vit plus que dans un seul but, n'est-il plus qu'une coquille vide de sens ? Parce que Nirvana, à ce moment-là, ne vivait plus que pour retrouver Willow... et la posséder. Après tout... elle était comme elle, elle l'avait sentie, elle avait ce pouvoir immense et destructeur en elle ! Elle ne pouvait pas le nier... elle ne pourrait pas le nier.

C'est pourquoi, Mademoiselle Withridge décida de revenir à Sunnydale... pour elle, pour celle qui hante ses rêves chaque nuit... Et depuis aujourd'hui, Mademoiselle Withridge se tient derrière un bureau... dans la bibliothèque du lycée. Oui, celui-là même... Celui où travaille une certaine Madame Rosenberg. Madame ? Cette seule pensée fit grincer les dents de la sorcière brune. Tara... il fallait bien entendu qu'il y ait un obstacle. Que serait la vie sans obstacle ? Enfin... Heureusement, la vie réserve bien des surprises.

Paf. Le bruit d'un paquet de livre s’abattant sur son comptoir. Nirvana leva les yeux et l'espace d'un instant, son souffle se coupa. Eh bien, la rencontre se fit plus rapide que prévu, et ce n'était pas pour lui déplaire. Néanmoins, elle resta assise dans ses papiers, triomphant intérieurement. Oui... tout se passerait bien, lentement... mais sûrement.
Elle croisa finalement le regard de Willow qui ne pu que la faire sourire. Aussitôt, la rousse se retourna pour partir... pour fuir à nouveau. Mais la bibliothécaire se releva immédiatement et la rejoint rapidement, l’attrapant par le bras, peut-être un peu violemment mais néanmoins sans lui faire mal... Les hostilités n'étaient pas encore ouvertes...

Willow décida néanmoins de se retourner et lui fit face. Elle avait l'air à la fois apeurée et en colère. Et Nirvana le sentait... elle sentait la puissance d’émaner d'elle comme un électrochoc qui l'enivrait totalement. Ah Willow... tu m'as manquée ma douce...

« Qu'est-ce que tu veux ? »

Apparemment... ce n'était pas réciproque ! Mais comment l'en blâmer... Nirvana était tueuse séductrice et manipulatrice... et elle ne vivait qu'à travers la mort de ses proies. Elle en retirait une certaine... existence... vie... Oui. C'était ça. A travers leur mort, elle se sentait vivre. Ces pantins désarticulés la mettaient sur un piédestal. Enfin ce n'était pas le sujet. Donc oui... la rousse ne la portait pas plus dans son cœur aujourd'hui qu'à l'époque... dommage...

La brune la relâcha et la regarda dans les yeux : nulle trace de perversité, de monstruosité ou autre. Elle la regardait tout simplement, en tant que Mademoiselle Withridge, bibliothécaire. Peut-être pouvait-on y déceler une pointe de mélancolie... très légère.

« C'est vrai... je l'avoue... si je suis ici c'est en partie pour toi. Mais avant que tu prennes la fuite, sache que je souhaite me faire pardonner. Je regrette Willow... je regrette. »

Et c'était vrai. Elle regrettait de l'avoir perdue... elle regrettait cet instant doux et sensuel entre elles... elle regrettait la douce peau de la jolie rousse et surtout... sa nuque, son parfum. Willow était son opium... et si une personne pouvait la briser en un regard, par son dégoût, c'était elle. Mais elle ne devait pas y penser... Cette Willow-là était différente de celle qui gémissait à son oreille. Cette Willow-là... la haïssait.

« Oublie Nirvana... oublie-la... Et, imagine Mademoiselle Withridge, la nouvelle bibliothécaire prête à aider... »

Elle hésita un instant pour jauger la sorcière rousse et finalement, lui tendit sa main en baissant les yeux.

« S'il te plaît... »

« CODEE PAR W. ROSENBERG »

Willow n'avait pas changé. Elle était toujours aussi belle, fragile et forte à la fois... elle semblait incarner la pureté même et pourtant... une part sombre subsistait. Et ce n'était pas pour déplaire à la brune qui la regardait intensément. Oui, elle était restée la même mais... sa part sombre était bien plus profondément cachée...

Pendant longtemps, Nirvana avait cru que Willow lui avait jeté un sort... pour la punir... qu'elle l'avait forcée à penser à elle nuit et jour jusqu'à n'en plus pouvoir... Mais il était évident que la jolie rousse était loin de désirer être « désirée » justement. Alors pourquoi Willow ? Pourquoi elle alors que des milliers d'autres jeunes femmes se seraient damnées pour se retrouver dans le lit de la brune ? Par défi ? Par envie de challenge ? Non... c'était différent, elle avait toujours voulu Willow. Et celle-ci lui avait échappée. Pourtant, personne ne lui échappait... et elle avait tué nombre de jeunes femmes... mais pas Willow. Et... elle aurait pu.
C'était ça aussi qui torturait Nirvana... ce « pourquoi » sans réponse : pourquoi ne l'avait-elle pas tuée comme les autres ? Elle n'avait pas la réponse... Seule la rousse l'avait... du moins, c'est ce qu'elle pensait, ce qu'elle espérait au fond d'elle. Comprendre son blocage pour pouvoir s'en débarrasser...

« Ok... Peut etre... Peut etre que tu as changé... »

Peut-être... peut-être pas... Qui sait ? Il était évident qu'elle avait changé un minimum. Elle n'arrivait plus à faire... ce qu'elle faisait avant sans penser un seul instant à Willow. Elle ne savait pas vraiment expliquer pour quelles raisons elle avait soudainement changé mais elle savait que c'était la « perte » de Willow qui l'avait affectée. Maintenant, elle l'avait en face d'elle, et elle savait que tout n'était pas perdu. C'était donc ça, l'espoir ?

« Tu attends quoi... de moi ? »

Vaste question... vaste question Willow. La réponse la plus évidente aurait été « toi ». Parce que Nirvana ne voulait qu'elle, entièrement, totalement, elle voulait la posséder... mais ça, c'était impossible et surtout pas comme ça, maintenant. Tiens Willow, ben écoute ce que je veux en fait, c'est toi... maintenant... tout de suite... comme avant. Ton corps me manque, ta peau me manque... Je veux te posséder Willy... MAINTENANT ! Non, ça ne marcherait définitivement pas et... la « nouvelle » Nirvana était bien plus subtile que ça, bien plus.

« Je ne sais pas Willow... Rien ? Tout ? Je voulais simplement que tu saches... »

Qu'elle sache... oui elle voulait qu'elle sache, elle voulait qu'elle sache qu'elle ne l'avait pas oubliée et qu'elle était revenue pour elle. Pour le reste... il n'en était pas question. Ce n'était pas le bon moment... si elle voulait Willow, il fallait « jouer » dans sa catégorie... et réfléchir comme Willow le ferait ou comme une « gentille » réfléchirait. Parce que c'était ça, non, qui plaisait à la rousse ? Les « gentils »...

Elle resta muette pendant un moment, observant Willow qui la fuyait du regard... La partie était loin d'être gagnée. Vraiment loin. Mais un jeu gagné d'avance n'a rien d'intéressant... le plaisir se trouve dans les efforts que l'on déploie pour gagner. Et Nirvana était prête à tout. A tout.

Soudain, un élève entra en trombe dans la bibliothèque, poussant Willow sur la brune, sans ménagement. Instinctivement, elle la rattrapa dans ses bras.
Frisson. Contact. Proximité. Elle ne pu s'empêcher de ressentir une douce chaleur s'insinuer en elle. Oh Willy... tu me fais toujours le même effet... si ce n'est plus...

Et étrangement, la jolie rousse aux émeraudes scintillantes ne semblait pas si indifférente à ce contact. Bien qu'elle s'en détacha immédiatement, Nirvana pu percevoir un léger frisson se créer sur sa peau et disparaître aussitôt. Oui... Willow n'était pas indifférente... mais cela aurait aussi bien pu être du dégoût... ou de la peur... Rien n'était sûr avec la rousse. Elle savait que son « charme naturel » n'opérait pas de la même façon avec elle qu'avec toutes les autres...

Leurs regards et leurs yeux se croisèrent. Nouveau frisson le long du corps de Nirvana qui se mordit la lèvre nerveusement. Ne me fais pas perdre mes moyens Willow. Arrête ça maintenant ! Et étrangement, la brune détourna le regard en premier, cessant tout contact visuel. Ce n'était pas de cette façon qu'elle resterait maîtresse d'elle-même. Willow n'était qu'une victime parmi tant d'autres... Oui... parmi tant d'autres... elle n'était qu'une... enfin... Ça devait être comme ça !

« J'ai une heure de libre devant moi. Avant le prochain cours. Si tu veux... Non je suis bête. Tu as ton poste, tu ne peux pas le quitter maintenant... »

Attendez... quoi ? Willow qui... Non, bien sûr que non, elle avait dû mal entendre. Elle avait forcément mal entendu. Elle ouvrit de grands yeux, un peu étonnée et la fixa.
Non. Elle semblait sérieuse.

« Tu peux le quitter ? »

La question ne se posait pas, elle le voulait... alors elle pourrait. Willow lui proposait de passer une heure avec elle. Comment refuser ? Elle n'aurait pu espérer mieux. La jolie rousse était pleine de surprise, et Nirvana en savait quelque chose...

Elle sourit en coin, baissant la tête et remettant une mèche de ses cheveux, puis soupira.

« Bien sûr ma b... Willow. Je... Enfin on... On peut rester ici si tu le veux, je peux très bien afficher un panneau indiquant que je fais l'inventaire... Ou bien autre chose... »

C'était un peu trop beau pour être vrai. Même pour Nirvana. Sa « bonne étoile » aurait-elle décidé de faire son apparition ?

« C'est à toi de choisir. »

Cette phrase était vraiment parfaite.

« CODEE PAR W. ROSENBERG »