WHEDONVERSE : TALES OF BUFFY

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« been to hell. » ♔ MARIA.

Sven J. Ohlsson
Sven J. Ohlsson
ÂGE : 29
ANNIVERSAIRE : 20/10/1994
DATE D'INSCRIPTION : 14/07/2012
MESSAGES : 790
Absence : Activité ralentie.
Ven 26 Oct 2012, 5:07 pm
Sven J. Ohlsson



« the fire buries you. »
In the belly of the beast, I’m a wolf amongst sheep, at the bottom of the hill, but at the top of the street. Above the boulevard, schoolyard, victim of deceit, and your running hard, but this wolf is always at your feet, and you’ve seen it all before. But the wolf’s outside your door, and you’re old enough to run, you ain’t hiding anymore, another victim of the star spangled banner of the street. Now you’re in the world of the wolves, and we welcome all you sheep. I can show you the devil.




Le poing du suédois s’abattit violemment sur le sac de sable en face de lui. Encore une fois. Ses doigts serrés entourés de bandelettes effectuaient déjà ce geste répétitif depuis une vingtaine de minutes, tandis qu’il sentait toute sa rage et sa colère le quitter au fur et à mesure. Il commençait tout juste à se sentir bien, alors que ce pauvre puching-ball prenait tout pour les gens qu’il aurait voulu descendre. Sven essayait de rester calme. Mais il avait de plus en plus de mal à l’être, ces derniers temps. Son travail l’irritait au plus haut point, et il commençait à refuser des contrats, après les avoir pris en grimaçant durant ces quelques derniers mois. Sa relation avec Nolan s’était arrangée, point extrêmement positif. Et les deux hommes avaient même pris le parti de s’installer ensemble dans peu de temps. Ce serait sûrement chez Nolan. Il avait un appartement un peu plus grand, mieux rangé et mieux entretenu. Sven mettrait le sien en vente pour avoir un peu d’argent, ou bien il le louerait à un ami. Il verrait bien. En tout cas, cette perspective le ravissait. Il allait enfin avoir le droit de vivre quelques instants de bonheur. Il ne fuirait plus son taudis pour se réfugier au gymnase, comme il avait pu le faire aujourd’hui. À la base, ce devait simplement être une petite séance de sport comme les autres. Et puis, en arrivant, il s’était fait interpeller par une bande de types. Sven, de son détachement habituel, les avait regardé, haussant un sourcil. Et là, ils s’étaient foutu de la gueule de Nolan. De lui. Et de leur couple. Grave erreur. Pourtant, il avait bien remarqué les gros flingues qu’ils arboraient à la ceinture, bien en évidence. Alors il n’avait rien tenté ; il avait continué sa route, entrant dans le gymnase en courant pour aller immédiatement cogner ces fameux sacs, imaginant à chaque fois la tête de ces types à la place. Et mine de rien, bien qu’il soit à chaque coup un peu plus remonté, cela lui faisait un bien fou.

L’ancien militaire continuait de cogner comme un forcené, se moquant totalement de ce qui pouvait se passer autour de lui, ou même encore de la sueur qui imprégnait son sweat noir à manches courtes au fur et à mesure. Il poursuivait son pilonnage, les dents serrées. Son rythme s’accélérait, tandis que sa force de loup-garou prenait lentement mais sûrement le dessus, faisant trembler le crochet auquel était suspendu le sac. Ce fut à ce moment-là qu’une voix le stoppa net dans son élan de violence.

« Sven ! »

Le poing du suédois s’arrêta à quelques centimètres de l’énorme sac, avant de retomber lentement devant lui. Il tourna la tête, son regard peu amen dardé vers le type qui l’avait accosté. Un des entraîneurs du gymnase. Quoi, il allait encore lui reprocher de cogner trop fort ? L’autre déglutit doucement, détournant les yeux pour regarder derrière lui. Puis, il osa à nouveau regarder l’homme. Sven n’avait pas un physique spécialement impressionnant par rapport aux gars qui fréquentaient le gymnase. Certains étaient dotés de la même musculature que lui, mais faisaient une dizaine de centimètres de plus. Alors autant vous dire qu’à côté, il faisait presque chétif. Mais là, en cette seconde précise, il avait ce regard ; effrayant, tétanisant, même. Intimidant. Et l’autre avait du mal à le regarder dans les yeux.

« Hum. On a besoin d’un remplaçant. »

D’un petit geste de la main, il désigna un type KO au sol. De l’autre côté du ring, avachi sur une chaise, rigolant avec ses potes, un type de facilement un mètre quatre-vingt-quinze avait les poings bandés, et un air franchement satisfait. Il désignait le pauvre petit gars qui avait été désigné pour l’entraîner, et qui allait mettre une bonne dizaine de minute à retrouver ses facultés de conscience. Il se moquait de lui. Il se prenait pour le roi du monde. Mais ce qui eut le don de faire se crisper encore davantage Sven, c’était qu’il le reconnaissait. Tiens tiens. Précisément un des types du groupe qui s’était moqué de son couple. Ce n’était pas celui qui avait prononcé les mots, mais un de ses potes qui avait bien ricané. Ils ne l’avaient pas vu. Pas encore.

« Bobby m’a dit 50$ si tu remplis les consignes. »

De son pas bestial, les épaules voûtées, le suédois s’approcha du ring. Il ne cessait de fixer l’autre idiot, au bout opposé du ring.

« Et j’dois faire quoi ? » L’autre se pencha doucement par-dessus les cordages du ring. « Lui montrer que le gymnase entier n’est pas sous sa domination. » En d’autres temps, Sven aurait souri. Mais là, il était bien trop énervé pour esquisser une quelconque mimique affectueuse, ou même rigolote. « En combien de temps ? » L’autre eut par contre un large sourire. « À toi de voir. Rapidement. Mais qu’il ait le temps de réaliser que ce n’est pas de la malchance. »

Sans répondre, Sven fit passer son sweat par-dessus ses larges épaules, se penchant vers l’avant en le tirant. Il ôta ensuite les manches, avant de le jeter sur un petit banc de libre. Il attrapa une petite bouteille d’eau, en but une ou deux gorgées, puis grimpa sur le ring. Son torse était déjà luisant de sueur, et ses tatouages s’accordaient à merveille avec l’ambiance austère et violente du gymnase. Pourtant, de nombreuses personnes venaient y faire leur petit entraînement quotidien. Les patrons étaient sympas. Et cela mettait un peu de vie au triste bâtiment. Un gars s’approcha de Sven, lui demandant de tendre ses mains. L’ancien militaire se laissa faire, les yeux rivés sur le sol, les yeux plissés, déjà plongé dans sa colère, sa haine. Et son combat à venir. Il laissa le type lui protéger convenablement les mains, et roula doucement des épaules lorsqu’il eut terminé, tapant ses mains l’une contre l’autre pour bien ajuster les gants qu’on venait de lui faire enfiler. Puis, il se retourna. Ce fut à cet instant précis que son adversaire le vit. Et ses copains se marrèrent immédiatement.

« Oh bah Mike ! Face à une tapette, tu devrais t’en sortir, nan ? »

Les ricanements reprirent, tandis que le dénommé Mike affichait un vieux sourire narquois. Il enfila son protège-dents, Sven n’en avait pas. Mais il ne s’en inquiétait pas ; il n’en aurait pas besoin. Doucement, l’entraîneur siffla le coup de départ. Bon. Il avait une mine inquiète. Il aurait peut-être dû préciser l’état dans lequel il voulait récupérer son combattant. Et en effet. Il aurait dû. À peine le sifflet eut-il retenti que Sven balançait son talon dans le plexus solaire du type, pour le pousser vers l’arrière. Celui-ci eut un hoquet de surprise, titubant légèrement. Puis, il riposta. Les coups s’enchaînèrent très rapidement. En réalité, il n’eut le temps d’en donner que deux, que le suédois para aisément. Après quoi, il balança tenta de lancer son pied dans l’estomac de notre militaire. Celui-ci attrapa sa jambe, le déséquilibrant, lui assénant un violent coup dans le visage pour lu faire perdre l’équilibre. L’autre poussa un grognement étouffé, surpris. Il perdit alors l’équilibre. Sven l’attrapa par le bassin, le relevant brutalement, pour le frapper avec violence contre le sol. Le souffle coupé, le pauvre Mike se relâcha complètement. Aussitôt, les poings impitoyables du loup-garou s’abattirent sur son visage, encore et encore. Toujours plus violemment. Sven avait la mâchoire contractée, tandis qu’il pilonnait son adversaire, sous le regard ébahi de l’entraîneur. Les potes de Mike, eux, s’étaient relevés, terrifiés, et paniquait. Personne n’osait intervenir, mais tout le monde regardait la scène. Finalement, lorsqu’un peu de sang éclaboussa le visage du suédois, l’entraîneur se jeta sur lui pour le tirer en arrière. Sven essaya de se dégager, un air dément sur le visage. Mais il n’y parvint que de moitié. L’entraîneur le tenait fermement, essayant de l’éloigner du pauvre Mike qui gisait au sol, complètement chaos, le nez finalement en sang, malgré les gants du tueur à gages. Preuve que celui-ci avait cogné fort. Et puis, les potes du jeune homme bondirent sur le ring. L’un d’eux alla immédiatement s’occuper de son ami. Tandis que le « chef » de la bande se précipitait sur Sven. Celui-ci avait fini par se détendre quelque peu, ou tout du moins arrêter de se débattre. Il regardait sa victime, dont les compagnons débarrassaient de son protège-dents, et tentaient de le relever. Et puis, un poing s’écrasa dans son visage. Et aussitôt, le suédois profita de la baisse d’attention de l’entraîneur pour se dégager d’un coup bref. Et immédiatement, il attrapa le petit jeune par le col, lui envoyant son front dans le nez. Le sang gicla, éclaboussant légèrement le visage de Sven. Tseuh. C’est que c’est méga fragile, un nez. Et ça saigne tellement facilement. L’autre eut un petit gémissement de surprise. Et puis, il sortit du ring. Au sens propre du terme, passant par-dessus les cordages tendus. L’ancien militaire venait de totalement perdre son sang-froid, et de l’envoyer par-dessus bord.

La scène semblait se dérouler entre les deux nouveaux combattants. Tout le monde les regardait. Sauf l’entraîneur, qui tentait de se relever après le coup dans la mâchoire qu’il avait pris à cause de son incompétence. Les colères de Sven étaient terribles. Et d’autant plus lorsqu’elles concernaient un être qui lui était cher. Alors quand il s’agissait de Nolan, je ne vous raconte pas le massacre. Pourtant, là, il s’était bien défoulé. L’autre était au sol, se tortillant comme un ver, essayant de plaquer ses mains sur son nez pour stopper l’hémorragie. Sven le regardait, un air franchement agressif au fond des prunelles. Il ne prenait même pas la peine d’aller tamponner la petite coupure en haut de sa pommette, due à un coup trop violent contre son os. Et puis, il vit le jeune crétin tourner la tête vers lui, le regard rempli de haine. Et d’une voix venimeuse, il lâcha son ultime assaut.

« C’est tout ce que t’as dans le ventre, le pédé ? »

Ni une ni deux, Sven jaillit hors du ring. Il attrapa l’autre par le col, le relevant brutalement alors qu’il essayait de ramper pour s’enfuir. Il y avait certaines personnes qui ne retenaient pas les leçons de vie qu’on pouvait leur faire. Et apparemment, cette tête de con n’avait pas compris qu’il valait mieux éviter de monter le suédois contre soi si on tenait à la vie. Car celui-ci était loin d’être fin et agréable, une fois hors de lui. Et pire même. Il arrivait parfois à un point de non-retour. Et là, il était primordial que quelqu’un d’autre vienne pour l’arrêter. Quelqu’un qui n’aurait aucun problème à le calmer, psychologiquement. À le raisonner. Le poing de Sven s’écrasa dans le visage de son adversaire. Après quoi, il attrapa sa nuque à deux mains, allant lui éclater plusieurs fois d’affilée le visage sur son genou. Nez, front, bouche, tout y passa. L’autre avait la figure en sang, et ne parvenait plus à se défendre. Il n’y espérait même plus, en fait. Et à nouveau, Sven ne put se retenir de le balancer quelques mètres plus loin, contre un mur. Et il fondit sur lui, une nouvelle fois. Il ne pouvait plus s’arrêter. Il n’y arrivait plus. Trop de rage, trop de colère. Trop de frustration. Il avait complètement oublié que ce combat était hors du ring, et donc totalement illégal. Il pourrait se faire bannir du gymnase pour cela. Pourtant, il n’y pensait pas. La seule chose qui lui venait à l’esprit à cette seconde précise était de défigurer ce type. Et s’il venait à mourir ? Tant pis. Ce serait bien fait pour lui.

Élancé dans sa fureur, Sven n’avait même pas remarqué que son lancer de crétin avait failli coûter l’équilibre à quelqu’un. Quelqu’un qu’il connaissait, qui plus est. Il passa devant cette jeune femme, se baissant, se plaçant à califourchon sur son pauvre adversaire. Et il recommença à le marteler de coups.

L’entraîneur criait d’arrêter. Il hurlait aux autres de le stopper, de faire quelque chose. Mais ils avaient tous compris que s’interposer entre un loup enragé et un morceau de viande fraîche n’était pas très bon pour l’espérance de vie. Alors ils se contentaient de regarder. Voire de fuir du regard, pour certains. Ils n’osaient pas intervenir. Et ce pendant que notre lycanthrope continuait.

Entre la bête et l’humain, la ligne était si mince qu’à cet instant, on se demandait si un rayon de lune n’aurait pas suffi à tout faire basculer. Mais désormais, ils avaient tous pigé la leçon.

Le premier qui insulte le couple de Sven Ohlsson est un homme mort.

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Maria Miller
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Mer 31 Oct 2012, 9:41 pm
Maria Miller


Been to hell

ft. Sven Ohlsson + Maria Miller







Après s’être arrêté le long du trottoir, le chauffeur de taxi se tourna lentement vers la banquette arrière, tout en lançant de façon joyeuse.
-Et voilà, ma p’tite dame ! On est arrivé !
Ouvrant les yeux, Maria se pencha vers la vitre afin d’observer la rue. Son regard suivit un instant une jeune femme habillée de façon voyante, voire provocante, puis se concentra ensuite sur les bâtiments. Fatiguée par ses nombreuses patrouilles nocturnes, elle avait somnolée tout le long du voyage et serait donc bien incapable de retrouver par la suite, cet endroit par ses propres moyens.
-Vous êtes certain que c’est bien ici ? Demanda-t-elle légèrement anxieuse.
Cette innocente question égratigna l’orgueil du vieil homme qui fixa la potentielle tout en arquant les sourcils.
-Evidemment ! Ça fait quinze ans que je vadrouille dans Sunnydale à bord de ma voiture. Vous êtes exactement devant l’endroit que vous m’avez indiqué !
Maria sourit légèrement et plongea la main dans sa poche pour en sortir son portefeuille.
-Bien sûr. Question idiote ! … Combien je vous dois ?
-Douze dollars et quarante cents.
La jeune femme tendit un billet de vingt et après lui avoir dit de garder la monnaie, descendit du véhicule. Puis, tout en le regardant s’éloigner, elle alluma une cigarette et laissa la fumée bleue descendre en elle, la réchauffer.
Cela faisait des mois, qu’elle était à la recherche d’une personne un peu particulière. Un professionnel qui, d’après la rumeur, avait excellente réputation. Et qui, peut-être, pourrait l’aider !
Car malgré que ses centres d’intérêts aient un peu divergés, Maria caressait toujours l’idée de retrouver le vampire qui avait autrefois assassinée sa sœur. Et n’y parvenant pas seule, elle avait finalement fait le choix de faire appel à quelqu’un dont c’était le métier.

Tout en finissant d’absorber sa dose quotidienne de nicotine, la potentielle contempla le vieux bâtiment qui se dressait devant elle. Un gymnase. … Ce dernier avait de toute évidence, connut des jours meilleurs mais il remplissait encore fièrement son office. A savoir, limiter la délinquance en offrant aux jeunes du quartier un endroit où se rassembler et surtout, … se défouler en toute sécurité.
Obtenir son nom mais aussi cette adresse, lieu seulement probable où elle pourrait le trouver, avait coûté à Maria beaucoup de temps, d’énergie, et surtout d’argent. Mais, d’après ce qu’elle avait entendu dire, le jeu en valait vraiment la chandelle. Celui qu’elle recherchait, faisait partie des meilleurs ! Si ce n’était pas tout simplement, le numéro un !
Après avoir jeté sa cigarette dans le caniveau, la petite brune passa quelques instants à réajuster sa coiffure, ainsi que ses vêtements. Un peu de coquetterie pouvait toujours servir ! Puis, finalement, elle fit son entrée dans la salle de sport.

Elle dépassa l’accueil qui était étrangement désert et, attirée par des voix, des exclamations, avança jusqu'à la salle principale. Mais à peine avait-elle fait quelques pas dans la salle de gym, qu’une odeur agressa ses narines. Un subtil mélange de renfermé, de sueur et de moisissure semblait flotter partout dans l’air. Par pur réflexe, Maria porta une main à son visage tout en faisant une grimace de dégoût.
-Les garçons, c’est vraiment tous les mêmes ! … Jamais, ça leur viendrait à l’idée d’ouvrir une fenêtre de temps en temps ! Lança-t-elle sans vraiment réfléchir, avant de porter une légère attention sur le combat qui se déroulait plus loin.
Sur l’un des rings, et sous le regard à la fois admiratif mais inquiet de la plupart des personnes présentes, deux hommes semblaient s’affronter assez violemment. Elle les suivit du regard quelques secondes mais, passa très vite à autre chose. Elle n’était pas venue ici pour ça !
D’un pas lent, la potentielle s’approcha d’un homme resté un peu à l’écart et lui fit son plus beau sourire.
-Excusez-moi, je recherche Sven … . Elle sortit un papier de sa poche, qu’elle commença à lire. Sven Oh … ? Ol… ? … Bordel, que c’est mal écrit !! … … Sven Ol machin-truc ?
L’inconnu ne prit même pas la peine de répondre, se contentant de lui montrer le ring et les spectateurs d’un vaste geste de la main.
-Heu, … okaaay ! … Et, vous pourriez pas être plus précis ?
Une nouvelle fois, le jeune homme lui montra l’affrontement sans donner plus d’explication.
Estimant qu’il ne lui servirait à rien d’insister à nouveau, Maria préféra l’abandonner, et se mêler aux autres spectateurs. Elle arriva pile au moment où, à grand peine, une personne essayait d’empêcher l’un des boxeurs de continuer à amocher son adversaire qui pourtant, gisait au sol dans un triste état.
La potentielle n’accorda au pugiliste hors de lui, qu’un très bref regard. Elle avait des choses plus importantes à faire. Et puis, les hommes débordant de sueur et de testostérone n’étaient vraiment pas sa tasse de thé.
Elle préféra nettement, se tourner vers son voisin pour le questionner.
-Pardon, je cherche Sven … euh, Olbidule ?
-Sven ? … Sven Ohlsson, vous voulez dire ? Demanda ce dernier, un peu surpris.
-Ohlsson ? … Oui, c’est ça ! Répliqua la petite brune de façon joyeuse.
-Ben, c’est facile, il est là. Répondit-il tout en montrant du doigt l’un des boxeurs sur le ring.

Pour la première fois depuis son arrivée, Maria prit le temps de dévisager cet homme. Dans le regard de ce dernier, il se dégageait une telle colère, une telle rage, que ça pouvait en être déstabilisant. Mais, ce n’était pas ça qui dérangea le plus la petite brune. … Cet homme, ce visage, elle l’avait déjà vue !
Le regard était certes différent, mais il n’y avait aucun doute possible. Oui, c’était bien le même homme ! Celui qui, un soir, était venu lui parler à la terrasse d’un café. Qui gentiment, lui avait remonté le moral alors qu’elle déprimait. Alors, c’était lui Sven Ohlsson ! Le fameux tueur à gages ! Le nettoyeur qui allait toujours au bout de ses contrats ! … … Elle l’avait cherchée si longtemps, alors qu’il était venu de lui-même à sa rencontre. Elle voulait tant lui parler boulot et, ils avaient passés la soirée à discuter de tout … sauf de ça. Le destin avait parfois un étrange sens de l’humour.

Encore tout à sa surprise, elle ne réagit pas lorsqu’un inconnu frappa Sven en plein visage. Ni même, quand ivre de colère, celui-ci se libéra de l’étreinte de son ami pour aller exploser le nez de son adversaire grâce à un violent coup de crâne. Elle n’arrivait décidément pas à en croire ses yeux. … C’était comme-ci, l’homme qui l’avait réconforté avait cessé d’exister. Comme-ci, l’agneau s’était soudain transformé en loup enragé.
Et puis soudain, les choses empirèrent de nouveau. Une insulte jaillit. Un propos homophobe. Un mot de trop ! Impuissante, Maria regarda Sven bondir hors du ring et se jeter sur sa pauvre victime. Comme hypnotisée par le spectacle, elle le fixa alors qu’il donnait à son adversaire une leçon que ce dernier n’oublierait pas de si tôt. Elle ne bougea pas. Elle resta là sans rien faire. … Peut-être parce qu’elle comprenait Sven et que d’une certaine façon, l’insulte l’avait aussi touchée. Ou tout simplement, parce qu’elle aurait parfois aimée réagir de cette façon chaque fois que l’on s’était moquée de ses choix sentimentaux.

Malgré tout, il y avait des limites à ne pas franchir. Même Maria savait ça ! Et c’est avec une certaine horreur, qu’elle vit son « contact » les outrepasser allégrement et continuer son jeu de massacre. Il semblait avoir perdue toute raison. Toute compassion. Ce n’était plus un match, ni un règlement de compte, mais une exécution !
Et alors qu’elle faisait un pas vers Sven, ce dernier prit un malin plaisir à balancer son pitoyable adversaire au travers de la pièce. Instinctivement, Maria fit un bond de côté pour éviter d’être percuté et manqua de se casser la figure. Quelle idée stupide aussi, de venir ici avec des talons aiguilles !
Quelqu’un dans l’assistance criait, suppliait pour qu’on l’arrête. … Mais, tous avaient peur de s’interposer. La potentielle pouvait le sentir, sans même les regarder. Il fallait pourtant empêcher Sven de commettre l’irréparable. Il fallait l’aider ! … QU’IL LE VEUILLE OU NON !!

Ne voyant pas d’autres solutions, Maria décida d’agir. Et après avoir retiré à la va-vite ses chaussures afin d’avoir un meilleur équilibre, elle courut vers le lycanthrope.
Une fois à hauteur de ce dernier, la jeune femme le ceintura, plaquant son corps contre le sien. Et d’un geste brusque, repoussa Sven le plus loin possible. Il était vrai que la petite brune n’en menait pas large. Et que vêtu d’une petite robe rouge, elle était loin d’avoir une tenue idéale pour se battre.
Pourtant, elle était là ! Entre les deux combattants ! Prête à utiliser son corps comme rempart afin de protéger un pauvre imbécile qui ne le méritait pas.
-Ecoute, vieux ! Ça suffit ! Tu vas le tuer !! Lui lança-t-elle en faisant attention à bien le regarder dans les yeux, afin de s’imposer encore plus face à lui.
Maria ouvrit les mains, afin de lui montrer qu’elle ne cherchait pas la bagarre.
- Je comprends mieux que quiconque ce que tu ressens, crois-moi ! … Je sais que ça fait mal ! Je sais que c’est rageant ! Mais, je ne te laisserai pas porter encore une fois la main sur lui, Sven ! C’est bien ton nom, ça ? Sven ! … Alors maintenant, sois tu te calmes tout seul. Ou alors, je te force à le faire !
Même si elle en doutait fortement, Maria espérait que ces quelques mots seraient suffisants pour apaiser les esprits. Elle avait initialement prévue de passer faire un petit coucou à Kennedy après son rendez-vous ici. Et, n’avait pas du tout envie d’abimer, voire même de froisser sa jolie robe !

Pourtant, si Sven décidait de la prendre au mot ; la petite brune donnerait tout ce qu’elle avait dans le ventre. Et tant pis si elle avait porté un soin tout particulier à choisir sa tenue. … Car, après tout, c’était ça aussi être une potentielle !




© disturbed


HJ : Voilà ! J'ai finalement réussit à me dégager du temps pour taper quelque chose. ... C'est pas super génial mais, j'espère que ça ira.

Oh, j'ai réutilisé tes gifs. Dis-le moi si ça te dérange.
/faudra vraiment qu'un jour, j'apprenne à faire les gifs !/
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Sven J. Ohlsson
Sven J. Ohlsson
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Dim 04 Nov 2012, 5:21 pm
Sven J. Ohlsson



« there's a point, far away,
where the rules are over. »
In the belly of the beast, I’m a wolf amongst sheep, at the bottom of the hill, but at the top of the street. Above the boulevard, schoolyard, victim of deceit, and your running hard, but this wolf is always at your feet, and you’ve seen it all before. But the wolf’s outside your door, and you’re old enough to run, you ain’t hiding anymore, another victim of the star spangled banner of the street. Now you’re in the world of the wolves, and we welcome all you sheep. I can show you the devil.




Sven cognait. Rien ne pouvait l’arrêter. Et d’ailleurs, personne n’aurait osé s’y risquer. Les gens le regardaient comme s’il était le diable réincarné. Et il y avait franchement de quoi. Les gouttelettes de sang éclaboussaient le visage du lycanthrope, tandis qu’il continuait d’exploser le minois de ce type, sans même songer à s’arrêter. Pourquoi l’aurait-il fait ? Avait-il une bonne raison d’épargner ce gars ? C’était un merdeux, un bon à rien, qui n’avait rien de mieux à faire de ses journées que d’insulter les homosexuels. Et bien, Sven allait lui offrir une réorientation stratégique dans son avenir professionnel. Pour le moment, il allait passer trois bonnes semaines à l’hôpital à récupérer. Là-bas, ça ne le changerait pas trop, il n’aurait rien à faire, et ne ferait rien. Rien de trop intellectuel, du moins. Et puis quand il sortirait, il aurait un nouveau regard sur le monde. Et il réfléchirait peut-être à deux fois avant d’insulter un mec qui paraissait, et paraissait seulement, moins costaud que lui. Les apparences sont trompeuses. Et quand on pousse un chien enragé dans les cactus, faut s’attendre à des représailles. Représailles qu’il essuyait à présent. Bien fait pour sa gueule.

Soudain, le suédois sentit des petits bras enserrer sa taille, et le tirer en arrière. Surpris, il se laissa tout d’abord faire. Au moment où il employait toute sa force pour se dégager, et retourner pillonner son morceau de viande, on le lâcha. Et, immédiatement, la petite silhouette s’interposa entre le chien enragé et son os à moelle. L’ancien militaire s’arrêta dans son élan, hésitant réellement à rentrer dans le lard de cette si jolie jeune femme. Il avait horreur de frapper les femmes, bordel. Qu’est-ce qui lui avait pris de se foutre là, en plein milieu de son passage ? Pas sympa DU TOUT. Il grogna légèrement, esquissant un pas vers l’arrière, les poings serrés, détournant ses yeux quelques instants. Il regarda les gens autour d’eux ; ils contemplaient la scène avec frayeur, semblant trouver la jeune fille tout à fait suicidaire. Et dans un sens, ben Sven ne pouvait pas leur donner tort. À sa place, il se serait jeté sur la fille pour la mettre à l’écart, et aurait pris l’initiative de stopper la baston à sa place. Sauf que voilà, il n’était pas à sa place. Il était l’un des deux combattants. Enfin plutôt le bourreau, car l’autre n’était plus en état de combattre depuis longtemps.

Finalement, il reporta son regard vers la petite brune, qui s’arrangea pour le regarder dans les yeux. Hmm. Ce n’était certainement pas ce qu’il préférait, qu’on le regarde droit dans les yeux. Mais elle le réprimandait. Elle essayait de le dissuader d’arrêter. Et il savait bien que ce qu’elle disait était vrai. Lorsqu’elle avait dit savoir ce que cela faisait, il avait fait le rapprochement, se souvenant d’elle ; la petiote paumée qu’il avait aidée il y avait quelques temps de cela. Une longue discussion autour d’un verre, provoquée sur un coup de tête, et fort appréciable. Mais la situation était complètement différente. Pire que cela même ; pour Sven, les temps avaient cruellement changé. Il avait à moitié rompu avec son petit ami, était devenu un loup-garou, s’était officiellement remis avec Nolan, et plus que cela, avait déménagé pour s’installer et vivre à ses côtés. Alors depuis la dernière fois où il avait discuté avec la petite Maria — tellement absorbé dans sa conversation qu’il en avait oublié de lui donner son nom —, oui, les choses avaient changées. Et il tolérait encore moins qu’on puisse insulter l’homme qu’il aimait plus que sa propre vie. C’était tout simplement intolérable. Et cet homme avait commis l’impardonnable ; alors pourquoi empêcher Sven d’attenter à sa vie ? … Justement, là était tout le problème. Il était capable de le tuer. Et sans Maria, il était évident que ç’aurait terminé de la sorte.


Étonnement, Sven ne frappa pas la jeune femme. Ses épaules redescendirent doucement, à mesure que ses muscles se relâchaient. Il desserra très légèrement les points, la dévisageant toujours, tentant sans grand succès d’esquiver son regard. Il réfléchissait, à toute allure. Et le fait qu’il se relâche n’était pas le synonyme d’une fin de bataille, bien loin de là. Il lui arrivait de faire comme s’il allait arrêter, et reprendre de plus belle. Afin de laisser jouer la surprise. Mais cette fois-ci, il réfléchissait réellement ; cela valait-il le coup ? Il avait horreur de porter la main sur une femme, tout galant qu’il était. La seule qu’il s’autorisait à frapper s’appeler Roxane Lehane, et elle le cherchait TOUJOURS. Et puis elle rendait toujours en trois fois plus fort, alors c’était une excuse suffisante. Pouet. Mais là, il s’agissait de Maria. La jolie, la douce, la toute petite Maria. Elle avait beau avoir développé une force plutôt impressionnante pour son gabarit, sans l’effet de surprise, elle n’aurait pas été bonne à grand chose face à sa puissance, augmentée qui plus est par la lycanthropie. Et il ne voulait pas lui faire de mal. Il le savait pour avoir déjà parlé avec elle ; elle était adorable. Et elle ne méritait pas qu’il devienne violent pour continuer d’exploser ce… Cette chose sanguinolente qui attendait en gargouillant derrière, légèrement défigurée par les coups de poing répétés. Sven laissa ses yeux foncés scruter le visage de sa victime. Une personne légèrement sensible au sang ou aux images un peu choquantes aurait sûrement détourné le regard. Mais pas lui. Il avait fait la guerre, et avait vu bien pire que cela. Même en tuant ses cibles pour les contrats. Mais l’autre était salement amoché. Il glissa doucement sur le sol, en un nouveau gargouillement, tentant mollement d’amener une main vers son visage en sang, se recroquevillant sur lui-même. Et, regardant les choses de cet œil, l’évidence vint frapper Sven ; ce gars avait son compte. Et il avait suffisamment morflé pour ne même pas essayer de se venger, et pisser dans son froc chaque fois qu’il verrait le suédois, désormais. Mais, alors que notre lycan se satisfaisait de ce qu’il venait de faire, la culpabilité monta doucement. Pas envers le type ; il ne lui devait absolument rien. Mais Nolan, lui… Comment allait-il réagir en apprenant que son petit ami avait quasiment tué quelqu’un pour le défendre ? Ben sur le coup, faut avouer que c’est plutôt flatteur, non ? Oui, sauf que Nolan était contre la violence. Manqué, quand on voit Sven, vous me direz, il s’est trompé de prince charmant. Le suédois déglutit doucement. Il allait falloir qu’il le dise à son petit irlandais. Et doué comme il était, il allait se mettre à pleurer comme un con en s’excusant, il le voyait venir gros comme une maison.

Sven renifla doucement, desserrant totalement ses doigts, les bougeant pour permettre à son sang de recirculer normalement à l’intérieur. Puis il releva les yeux vers Maria, lui accordant enfin son attention après deux longues minutes de réflexion, durant lesquelles toute la scène était restée en suspens. Il fit un pas vers elle, levant la main, à l’effroi général. Cependant, quand le gant de notre ours alla ébouriffer les cheveux de la jolie brune, un vent de soulagement se fit sentir dans la salle. La petite démonstration d’affection ne dura que quelques secondes à peine, après quoi il tourna les talons, repartant en direction du ring, laissant sa victime pour morte. Aussitôt, trois gars se précipitèrent pour aider le pauvre homme, tandis qu’un quatrième appelait une ambulance. Sven, lui contourna le ring, ignorant les vociférations de l’entraîneur.

« MAIS T’ES COMPLÈTEMENT MALADE ! TU AURAIS PU LE TUER, ÇA T’A EFFLEURÉ L’ESPRIT UNE SEULE SECONDE, ÇA ?! »

Le suédois défit les bandelettes qui maintenaient ses gants, sans même prendre la peine de répondre à cette agression verbale, se forçant à penser à Maria, et à Nolan. Voilà. Ces deux petits calmants de l’instant. Il ôta finalement ses gants, grimaçant en regardant ses phalanges bleuies. Avec la nouvelle force qu’il avait développée depuis sa métamorphose, la protection offerte par ses gants devenait insuffisante ; il allait falloir réinvestir. Mais en attendant, il avait d’autres chats à fouetter. Après avoir ramassé ses affaires, le suédois retourna vers la jolie brune, lui jetant cette fois un regard interrogateur, sans aucune allusion à ce qui s’était passé. Comme si de rien n’était ; une des spécialités de Sven.

« Qu’est-ce que tu fais là ? C’est pas un endroit super fréquentable ici. Y a des crétins. Et des gens violents. »

Bah voyons. Comme si de rien n’était, encore une fois. Comme si lui-même ne venait même pas de tabasser un pauvre type. Notre suédois renifla à nouveau, essuyant son nez du revers du poignet. Il remarqua alors les petites taches de sang qui le parsemèrent. Fuck. Passant ses doigts sous ses narines, il remarqua que ça venait de lui. Sans compter toutes les petites éclaboussures de l’hémoglobine des autres, un peu partout sur son visage. Et bah super, il avait l’air malin, lui, maintenant. Soupirant doucement, il attrapa son sweat pour le plaquer sous son nez. Un peu douloureux, maintenant qu’il y pensait. Il était tout à fait présentable, y a pas à dire, la grande classe. Les cheveux trempés à cause de l’effort, comme s’il avait pris une douche ou une grosse averse, le corps tout aussi humide, le visage couvert de son sang autant que de celui de ses victimes, les mains abîmées par les coups. Salut, moi c’est Sven. Et je suis un bourrin dénué de toute image positive de moi-même.

« Qui t’a donné mon nom, au fait ? ‘me semble que j’avais zappé de te le dire. » ajouta-t-il en fronçant les sourcils, la voix étouffée par son sweat devant le bas de son visage. Il avait parlé assez fort pour qu’elle l’entende, cependant. Et oui, ça l’intriguait un peu. Il se demandait ce que cette petiote faisait là. Comment elle avait réussi à mettre les pieds dans ce gymnase carrément tout sauf fréquentable. Et comment, en plus de ça, elle avait appris son nom. Flûte alors.

Sven n’était pas fan des mystères. En fait, il espérait tout simplement qu’elle répondrait aux questions. Parce que ce qui le faisait le plus chier dans les devinettes, c’était de devoir chercher pour trouver la réponse. Y a rien de pire que de perdre son temps à ce genre de conneries.

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Maria Miller
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Dim 11 Nov 2012, 6:53 pm
Maria Miller



Been to hell


« been to hell. » ♔ MARIA. Svenaria « been to hell. » ♔ MARIA. Svenaria2


ft. Sven Ohlsson & Maria Miller

Le cœur de Maria battait la chamade. Au fond d’elle-même, elle avait peur. Elle venait de lancer un ultimatum au lycanthrope mais, elle savait parfaitement que ses menaces étaient creuses. Car, que pourrait-elle réellement faire si jamais ce dernier se décidait à l’agresser ? Sûrement pas grand-chose ! …
Non, pas dans cette tenue qui serait parfaite partout ailleurs. Mais qui ici, limitait dangereusement chacun de ses mouvements ! Pas quand le seul adversaire valable qu’elle ait put avoir au cours de l’année écoulée, avait été Kennedy ! Une amie qui, malgré une apparente intransigeance en matière de combat, s’arrangeait souvent pour la ménager un peu. … Non, elle ne saurait être un réel obstacle à la fureur de Sven.

Mais sur l’instant, elle n’y avait pas réfléchit. Pas même une seconde. Sur l’instant, tout ce qui lui importait, était d’arrêter ce massacre. Le danger. Sa propre sécurité. Tout ça, passait au second plan. Elle souhaitait juste stopper cette souffrance. Que le sang arrête de couler. Que la rage s’éteigne.
Car elle était comme ça Maria ! Très, trop, cérébral envers elle-même mais n’écoutant que son cœur pour tout le reste. Rongée par le doute et ses propres peurs, mais ne supportant pas de voir la moindre peine chez les autres.
Oui, la jeune femme avait un énorme défaut pour une potentielle. Elle avait énormément de cœur, mais pas toujours suffisamment de cervelle. Et à foncer sans réfléchir, elle perdait très souvent tout contrôle sur la situation.

Ce qui ici, était encore le cas. Car tout dépendrait de Sven. … Seul lui, déciderait si elle sortirait de cet endroit sur ses deux jambes ou bien, sur une civière.

Maria continua de plonger son regard bleu azur dans celui de son interlocuteur. C’était, à son avis, la seule façon de donner du poids à ses paroles. De pouvoir paraître plus menaçante qu’elle ne l’était réellement.
Sans faillir, elle le fixait toujours tandis que ce dernier jetait des coups d’œil autour de lui. Tentant apparemment, d’échapper à son regard sévère. Il semblait gêné et commençait sûrement à se poser des questions sur sa présence. La petite brune se dit alors que c’était plutôt une bonne nouvelle ! Ça l’obligeait à focaliser son esprit sur autre chose que sa colère !
Et dans le même temps, Maria se surprit à essayer de retrouver dans son regard, la plus petite trace de la douceur qui l’avait tant touchée lors de leur première rencontre. Elle se demandait si la brute épaisse qui lui faisait face, était le vrai Sven. Si la rage, la haine, qui brûlait au fond de ses yeux étaient sa vrai nature. Si la gentillesse qu’il avait fait preuve à son égard autrefois, avait été réelle ou simplement feinte.
Bref, quel genre d’homme était celui qu’elle comptait engager. Si elle pouvait vraiment lui faire confiance afin de retrouver une clé de son passé. La clé qui, peut-être, lui permettra enfin de soulager son âme et de pouvoir espérer se construire un avenir.
L’espace d’un court instant, la potentielle fut même légèrement déçue que Kennedy ne soit pas là pour voir ça. La petite et douce Maria maitrisant une montagne de muscles en furie ! Certes, pas en utilisant ses poings comme la Tueuse avait put le lui apprendre, mais avec de simples mots. Mais au fond, cela ne rendait-il pas son action encore plus belle ?

Elle s’aperçut que les poings du jeune homme se desserraient. Ses mots, ou sa simple présence, avait semé le doute dans son esprit. Oui, il fallait qu’elle continue sur cette voie !
-Cet homme est vaincu. Il n’a même plus la force de se relever ! … Je peux t’affirmer qu’il n’oubliera pas cette leçon de sitôt ! déclara-t-elle d’une voix grave mais qui, laissait aussi poindre une légère peur. Un affreux doute sur ses possibilités.
Le temps semblait s’étirer. Les secondes devenant soudain des heures. Maria ne bougeait plus. Elle ne dit pas d’autres mots. Elle laissa le silence s’installer pour de bon. Elle donna au suédois, tout le temps nécessaire afin de réfléchir. Le temps de choisir entre l’apaisement et le conflit.
Et tandis qu’elle laissait Sven au prises avec ses démons intérieurs, la potentielle en profita pour jeter un léger coup d’œil autour d’elle. Pour croiser tous ces visages, tous ces regards atterrés et terrifiés, qui la prenaient pour une folle suicidaire. Puis, pour se dire qu’il y a un an à peine, c’est avec eux qu’elle se serait trouvée. C’est avec les mêmes yeux qu’elle aurait regardé cette scène. Incontestablement, elle aurait laissée sa peur la submerger et la pétrifier sur place.
Ce qui avait changé aujourd’hui ? Alexis, Korine, Kennedy, et même cette déséquilibrée de Roxane, … chacun à leur manière avait sut la forcer à grandir, à se dépasser. Oui, elle avait toujours peur mais maintenant, arrivait à agir malgré tout.

Après ce qui parut être une éternité pour la jeune femme, Sven bougea enfin. Il s’approcha tout en levant une main vers elle. Instinctivement, la petite brune ferma les poings et se mit en position de garde. Priant pour que le lycanthrope n’ait pas choisit la solution de facilité. Pour qu’il n’ait pas choisit de lui refaire le portrait.
Elle suivit du regard cette main qui, doucement, se rapprochait de son visage. Son cerveau, ses nombreuses heures d’entrainements, lui criait d’agir, de contre-attaquer immédiatement. Mais pourtant, elle n’en fit rien ! Elle avait l’étrange impression que le geste n’était pas menaçant. Que le feu qui brûlait dans le regard du tueur à gages s’était définitivement éteint. En résumé, comme souvent, Maria avait décidé de faire confiance en la nature humaine. Confiance en son cœur.
Et, elle ne fut pas déçue ! Elle laissa Sven la décoiffer légèrement avec un léger sourire. Acceptant ce geste comme une sorte de récompense pour son abnégation. Tout était finit, la paix était enfin revenue dans le gymnase.

Pendant une poignée de secondes, elle regarda un groupe de personnes inconnue porter assistance au pauvre boxeur, avant de se reconcentrer sur l’objet de sa venue : l’impétueux Sven Ohlsson. Ce dernier, sans dire un seul mot, s’était un peu éloigné afin de pouvoir retirer ses gants en toute tranquillité.
Maria se sentait fière. Ce n’était pas si souvent, qu’elle réussissait à sortir du lot. Qu’elle prouvait qu’elle était capable de bien plus que pleurer, ou suivre bêtement des chasseurs plus confirmés.
Tout en cherchant du regard ses pauvres talons aiguilles, la potentielle avança vers Sven. Et aperçut soudain un jeune homme, qui gentiment était venue les lui rapporter. Il était un peu plus vieux qu’elle, et semblait plutôt joli garçon. Enfin, … … peut-être pour celles qui aimaient les hommes.
-Tenez, mademoiselle ! Déclara-t-il en lui tendant ses chaussures. Vous avez été super top ! Epatante ! … J’ai rarement vu un tel courage ! Se dresser contre Mr. Ohlsson, faut le faire !
-Heu, … merci. C’est gentil ! Répondit-elle tout simplement, en se saisissant de ses souliers.
-Un p’tit café, ça vous tente ? Vous m’expliqueriez comment vous avez fait pour rester aussi détendue. Lui proposa-t-il avec un sourire digne d’une pub pour dentifrice.
Maria sourit. Cela faisait toujours plaisir de se savoir désirée même si, ce n’était pas du tout réciproque.
-Détendue ? … Moi ! Elle eut un éclat de rire. … Je crois que vous vous êtes trompé de personne ! … … Quand à ton invitation, j’suis désolé mais ça ne marchera pas.
-C’est juste un café.
-Je ne suis pas ton type. Crois-moi !
-Mais … ?
-Crois-moi !
Le jeune homme arrêta de sourire, se retourna et partit d’un pas lourd.
-Poufiasse !! Aboya-t-il d’un ton sec, après avoir seulement parcouru quelques mètres.
Maria haussa un sourcil, et le laissa partir. Ce n’était pas la première fois que ce genre de chose lui arrivait. Et, ça ne serait sûrement pas la dernière ! Certains garçons avaient vraiment du mal à accepter un refus ou tout simplement, à respecter les femmes.
Et puis, elle venait de risquer l’intégrité de son jolis minois afin de calmer Sven. Ce n’était pas pour déclencher une nouvelle bagarre juste après.

Le temps que la petite brune remette ses chaussures, le lycanthrope l’avait rejoint. Et, commença à la questionner.
-Qu’est-ce que tu fais là ? C’est pas un endroit super fréquentable ici. Y a des crétins. Et des gens violents.
Maria sourit légèrement, tout en se passant la main dans les cheveux.
-Ça, je m’en suis rendue compte ! Et d’après ce que j’ai put voir, tu n’es pas en reste question violence. …
Elle s’arrêta un instant, le regardant s’occuper de ses plaies. Elle ne savait plus trop s’il fallait qu’elle continue à parler ou, qu’elle attende qu’il ait finit de s’occuper de lui. Ce n’était pas qu’une question de politesse et de respect. Maria n’avait pas spécialement envie non plus, de répéter plusieurs fois les raisons de sa présence ici.
C’est aussi, à ce moment qu’elle remarqua tout le sang qui constellait le visage de son ami. La potentielle n’avait pas fait attention à ce genre de détail, jusqu’ici. Elle était trop concentrée sur le fait de l’apaiser afin de pouvoir avoir cette conversation. Mais maintenant qu’elle l’avait remarquée, cela la mettait plutôt mal à l’aise. … Elle détourna donc légèrement les yeux, fixant un point quelconque légèrement derrière Sven.
-Qui t’a donné mon nom, au fait ? ‘me semble que j’avais zappé de te le dire. Demanda justement ce dernier au moment précis où Maria allait reprendre la parole.
Le visage de la jeune femme devint d’un seul coup très sérieux. C’était finit la rigolade, on entrait enfin dans le vif du sujet.
- Tu as raison, je l’ignorais. Et crois-moi, tu es vraiment la dernière personne que j’aurais imaginée trouver ici. … … Cela fait des mois, que je traîne dans des endroits plutôt louches et que je recueille des infos sur … disons, sur des gens un peu marginaux. J’ai posé quelques questions, graissé quelques pattes et on m’a dit que Sven Olhsson était peut-être l’homme qu’il me fallait. On m’a ensuite donné cette adresse et puis, … ben, me voilà !
Elle ouvrit son sac et en sortit une feuille plié en quatre qu’elle lui tendit. Cette dernière était chiffonnée, légèrement jaunie et portait des traces de café et de graisse, signe qu’elle avait déjà pas mal vécue. Tout en fixant de nouveau Sven, elle continua ensuite son explication, de l’émotion dans la voix.
-C’est le portrait-robot d’un homme, qui a tué ma sœur ainée et m’a agressé il y a quatre ans. Je sais, il n’est pas des plus précis mais, il parait qu’un traumatisme m’empêche de me souvenir avec exactitude de son visage. Alors que pourtant, il hante mes cauchemars presque toutes les nuits. … J’ai passée ces dernières années à essayer de le retrouver. … Sans succès ! … Alors, j’ai pensée que peut-être un professionnel réussirait là où j’ai échouée.
Maria sortit une enveloppe de son sac et, la posa sur le banc à côté du loup-garou.
-Il y a un peu plus de cinq mille dollars en liquide à l’intérieur. Je ne connais pas tes tarifs mais, c’est tout ce que j’ai réussit à réunir pour l’instant. S’il en faut plus, j’arriverais bien à les trouver. … Il faudra juste que tu me laisses du temps.

La potentielle se tut, attendant avec une certaine impatience que Sven ne prenne la parole. Ce qu’elle demandait était utopique, irréalisable. Au fond-elle-même, la petite brune le savait parfaitement. Personne ne pouvait retrouver quelqu’un après tout ce temps. Personne ne pouvait retrouver quelqu’un sans avoir un portrait fiable, un nom ou le simple début d’une piste. Oui, Maria le savait. Elle le comprenait. … Mais son cœur refusait toujours d’oublier. Son cœur avait peur de s’ouvrir au bonheur comme autrefois. Et pourtant, son cœur ne demandait au fond qu’une seule chose. … … Etre convaincu !



© disturbed




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Sven J. Ohlsson
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Dim 09 Déc 2012, 5:12 pm
Sven J. Ohlsson



❝ speak of the devil and he shall appear. ❞

I remembered black skies, the lightning all around me. I remembered each flash, as time began to blur. Like a startling sign, that fate had finally found me. And your voice was all I heard, that I get what I deserve. So give me reason, to prove me wrong, to wash this memory clean. Let the floods cross, the distance in your eyes...


Sven regardait Maria, reniflant doucement. Se demandant comment une aussi jolie jeune femme avait pu avoir l’idée de se foutre dans un pétrin pareil, en se tapant l’incruste dans un gymnase miteux et pour le moins mal fréquenté. Elle, qui aurait plutôt dû aller à un rendez-vous galant, vu la tenue dans laquelle elle était, se retrouvait là, en face de lui, après l’avoir empêché de commettre un meurtre… À mains nues. Sven n’était pas connu pour sa légèreté lorsqu’il s’agissait de frapper, et pas non plus pour sa pitié, lorsqu’il passait la porte de ce gymnase. À croire que l’homme qui vivait avec le petit Nolan disparaissait complètement dans ce genre de moments, pour redevenir une simple bête sauvage, un monstre dénué de cœur et de bon sens. Les gens qui le voyaient dans les deux situations ne le comprenaient pas, et n’avait jamais cherché à le faire. Ceux qui le voyaient uniquement au gymnase ne savaient même pas qu’en dehors, Sven pouvait être quelqu’un de gentil, de souriant, d’attachant, et même parfois de doux. Quant aux gens qui ne l’avaient vu qu’en dehors du ring… Et bien ils étaient souvent effrayés lorsqu’ils s’apercevaient de la violence que pouvait contenir le cœur de cet homme. Maria, elle, n’avait pas semblé effrayée. Pas une seule seconde. Elle s’était même interposée vaillamment entre le chien et son morceau de viande. Et finalement, elle avait calmé le jeu. Elle avait apporté une dose d’extérieur dans cette pièce exiguë et à l’odeur de sueur omniprésente, calmant immédiatement l’animal, le traînant vers son côté plus doux. Et ç’avait marché, tout simplement. Lorsqu’il indiqua à la jeune femme les mauvaises fréquentations du gymnase, et qu’elle ne put s’empêcher de lui répondre qu’il n’était pas en reste question violence, Sven émit une grimace imperceptible, avant de se reprendre, détournant le regard. Non, la remarque ne lui avait pas spécialement plu. Il se savait violent, agressif, mauvais. Mais ça ne lui faisait pas plaisir de l’être, contrairement à ce qu’on aurait pu croire. Au contraire, il s’en sentait profondément con, et irrité. Depuis qu’il connaissait Nolan, il avait fait des progrès incroyable, et en était plus qu’heureux. Parce que croyez-le ou non, adrénaline ou pas, c’était pas toujours agréable de regarder les gens à qui on vient d’exploser purement et simplement la tronche. Depuis quelques temps, Sven s’en sentait coupable. Lorsque le combat restait sur le ring, et qu’il savait s’arrêter lorsque son adversaire était déclaré KO, ça ne lui posait absolument aucun souci. Mais lorsqu’il réalisait que l’espace de quelques instants, il était redevenu un monstre, qu’il avait frappé à corps perdu sur une carcasse plus frêle que la sienne, cela le répugnait. Le révulsait. Depuis que le loup était en lui, il perdait parfois la tête, ne parvenant plus à s’arrêter. Comme ce qui s’était passé il y a quelques minutes. Il frappait, frappait. L’instinct animal le dominait bien plus que sa part humaine. Et il ne pouvait plus s’arrêter. Hormis si quelqu’un le faisait à sa place. Et c’était ce que Maria avait fait. Pour le plus grand bien de tous, Sven y compris.

Finalement, décidant de rompre le silence, se persuadant qu’elle avait raison, puisque de toute manière c’était le cas, et qu’il n’avait pas à se vexer, Sven reprit la parole, l’interrogeant sur la manière dont elle avait pu connaître son nom, après avoir plaqué son sweat contre son nez pour éviter de mettre du sang partout par terre. Et sur ses vêtements déjà tachés, aussi. Enfin bref, pour éviter d’en foutre partout. Il vit le visage de la jolie poupée brune redevenir plus sérieux que nature. Et il l’écouta, calme, patient, ignorant les regards peu amen que lui servaient la plupart des gens autour d’eux. Comment ça, on lui avait indiqué son nom ? Il fronça lentement les sourcils, intrigué. Qui donc avait pu lui donner son nom, flûte à la fin ? Il comprenait au fur et à mesure de quoi il pouvait s’agir, et cela ne lui plaisait guère. Mais merde à la fin, il était censé être à la retraite de ce genre de job. Il avait fait passer le message à bon nombre de ses contacts, refusant peu à peu tous les contrats qu’on lui proposait. Et on continuait tout de même à envoyer des gens vers lui. Il écoutait ce que la jeune femme lui disait, son visage se renfermant peu à peu. Sérieux. Il l’appréciait. Mais ce qu’elle lui demandait, c’était pas réalisable. Il déplia la feuille tandis qu’elle poursuivait, regardant le portrait robot, plus que flou et imprécis, de l’homme. L’homme qui avait tué… Sa sœur aînée, d’après ce qu’elle venait de lui dire. Sven eut un pincement au cœur, soupirant très légèrement, fermant les yeux. Ça faisait trop d’informations d’un coup. Beaucoup trop. Bien sûr qu’il avait tout enregistré. Mais là n’était pas la question. Il n’avait qu’un portrait robot de l’homme. Pas son visage. Pas une photo. Elle n’avait pas l’air de vouloir qu’il tue cet homme, et ça n’avait rien de raisons commerciales. C’était personnel, purement et simplement personnel. Sven tourna la tête, légèrement, tenant toujours son sweat plaqué contre son nez, la feuille ouverte sous ses yeux de l’autre. D’une main, il la referma, la glissant dans la poche arrière de son jean. Ça ne voulait pas dire qu’il acceptait. Il n’avait juste nulle part ailleurs où la fourrer. D’un geste machinal, il attrapa l’enveloppe. Cinq mille dollars. Elle était complètement, mais alors complètement, givrée. Amener une enveloppe pleine de fric dans un endroit aussi mal fréquenté et plein à craquer de gens endettés, c’était déjà pas futé. La sortir, c’était un coup à se faire sauter dessus, et à moitié tuer pour l’avoir. Mais alors annoncer clairement le montant, c’était pire que suicidaire. Et les trois mots « cinq mille dollars » avaient pire qu’interpellé la moitié des gens du gymnase. Beaucoup avaient la tête tournée vers eux. Certains, les regardaient de manière ébahie. D’autres, jalouse. Et pour finir, quelques uns d’entre eux, d’un air plus qu’intéressé, et envieux. Ils voulaient ce fric. Et la seule raison qui les empêchait de sauter sur ce petit duo était sans aucun doute la partie ours du tandem. Sven. Il venait d’à moitié massacrer à mains nues un mec, sous les yeux de tout le monde. Et ça allait les retenir quelques secondes. Néanmoins, le suédois ne put s’empêcher d’émettre un grognement, après avoir ramassé l’enveloppe. Il termina de l’écouter, d’une oreille. Et, d’un geste agacé, il cala l’enveloppe sous son débardeur, entre son jean et son caleçon. Ça n’avait absolument rien d’élégant, je vous le confirme. Mais s’il voulait éviter que la jolie puce qui l’accompagnait désormais se fasse voler tout son fric, et ce en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, c’était une précaution à prendre.

D’un geste quelque peu brutal, il balança son sac sur son épaule, et attrapa le bras de Maria, le plus délicatement possible, pour la tirer à l’extérieur du gymnase. Il sentit les regards de tous les protagonistes présents les suivre avec le plus grand des intérêts. Et il espérait sincèrement qu’aucun d’entre eux ne les suivrait. Il n’avait pas du tout envie de s’énerver. Sinon, Maria ou pas, il ne pourrait pas s’empêcher de tuer. Sven poussa la porte d’un coup d’épaule, appuyant sur la poignée à l’aide de son coude, son sweat toujours sur le nez. Il inspira une bouffée d’air frais comme il put, avant de pousser doucement la jeune femme devant lui, lui lâchant le bras. « Désolé si j’t’ai fait mal, je voulais pas. Mais je sais pas si tu réalises que venir ici avec la somme que tu as annoncé, en liquide, c’est carrément suicidaire. » lâcha-t-il de son habituel ton sombre et renfermé dans ce genre de situations. Il soupira doucement, ôtant finalement son vêtement de sous ses narines, remarquant qu’il ne saignait presque plus. Il changea d’endroit sur le morceau de tissu, essuyant le reste de son visage du mieux qu’il pouvait, parvenant à ne pas trop étaler de sang sur ses traits. Et à rester le plus présentable possible. Non, il n’avait pas froid. Il n’avait même pas la chaire de poule. En réalité, il était encore cruellement tendu de ce qui s’était passé dans le gymnase, et la peur que quelqu’un ne se décide à les suivre pour tenter le tout pour le tout, et essayer de choper les cinq mille dollars, l’effrayait réellement. Et puis, même. Depuis qu’il était loup-garou, il n’avait eu que très rarement froid. Incroyable ce que ces bêtes-là pouvait avoir comme résistance au froid. Enfin bref, le sujet n’était pas là.

Soupirant de nouveau, il fit quelques pas pour aller dans une rue annexe, restant à ses côtés, vérifiant machinalement que personne ne les filait. Puis, il se tourna vers elle, secouant légèrement la tête, ne la regardant pas dans les yeux. « Écoute… » Par où commencer ? Voyons. Ton truc, c’est pas faisable. Non, trop cru. Je m’en tape complètement de tes histoires. Ah non, parce que c’était faux. Hmm. « Ça fait quelques semaines que j’ai décidé d’arrêter tout ça. Traquer des gens, les tuer, ce genre de conneries. C’est plus pour moi. » Son regard glissa de la poubelle à leur droite au chat qui filait en courant, à leur gauche. Esquivant toujours celui de la jeune femme en face de lui, mal à l’aise. « Je me suis juré d’arrêter, de plus rien accepter. Je… » Bon dieu, mais qu’il se sentait con, à cette seconde précise. Il finit par relever la tête vers le ciel gris, soupirant avec plus d’insistance, agacé contre lui-même. Il laissa tomber son sac au sol, prenant son sweat pour le passer sur ses épaules, qu’importe le sang qui pouvait le parsemer. « T’as besoin d’aller quelque part ? Je vais te raccompagner. J’te rendrais ton argent quand on sera arrivés. » C’était presque un refus. Oui. Il allait y arriver. Il allait refuser. Il fallait qu’il le fasse. Clairement et simplement. « Comment il l’a tuée ? » Heu, Sven. C’est pas un refus, ça, t’es au courant ? Et en plus, c’est pas futé de demander ça à une traumatisée. Ouais, mais il n’avait pas pu s’en empêcher. Il ne pouvait pas faire comme si cette histoire ne le touchait pas. C’était impossible. Parce qu’au fond de lui, il n’avait pas envie de laisser la pauvre Maria comme ça, seule. Alors qu’elle avait dépensé de l’argent pour le trouver. Et qu’au vu de la somme qu’elle lui proposait, cela lui tenait plus qu’à cœur. « Et… Si jamais je le fais… » Il ne croisait toujours pas son regard, laissant sa voix en suspens dans les airs. Puis, finalement, pour la première fois depuis plusieurs minutes, il releva le menton, plantant son regard dans le sien. « … J’veux pas de ton argent. » Va te l’expliquer, ça, mon vieux. Accepter un boulot sans accepter l’argent. Ça n’avait aucun sens. « Je suis à la retraite. Donc si je le fais, ce sera pour toi. Mais certainement pas pour de l’argent. »

Il conserva ses prunelles plongées dans les siennes. Le « si » était toujours là, bien appuyé à chaque phrase. Il n’avait pas encore dit oui. Il n’avait pas encore dit non. Il avait simplement énoncé quelques bases très précises. Et qui ne seraient pas négociables. Il voulait savoir au maximum ce qui s’était passé. Et il ne voulait pas de son fric. Pour le reste… Tout semblait encore plus ou moins négociable.

Mais quel bonne poire il faisait, celui-là, j’vous jure.



© fiche & gif by deshi.
musique : nick murray — K.I.L.L. (Looper soundtrack).

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