Uh, yeah, let's toast to the memory • PV

- Oui, comme ça, Bichette, c’est bon. Continue, vas-y doucement et lentement, gémissait la peluche infernale entre deux murmures essoufflés et quasi inaudibles. Continue, oui… non… attends, ça coince à quelque part. Je sens le trou mais je ne peux pas l’atteindre, et le voilà qui se contorsionnaient dans tous les sens praticables et se ramassait recroquevillé à l’effigie d’un gros sushi obèse. N’écarte pas les jambes, reste comme tu étais. Tes mains sur mon cul ne me dérangeaient pas. Je pouvais mieux te sentir comme ça. Pousse plus fort, vas-y… il esquissait un énorme sourire de gamin sur sa face de p'tit con. Oh, ouais, comme ça, c'est très bon...

Ils devaient suivre la lumière au bout du tunnel. Mission très simple qui pourtant s’avérait très ardue lorsqu’on se retrouvait la face profondément bien encastrée dans ce plan de merde. Parlant de merde, diable, ça puait tellement la charogne là-dedans ! C’était débile ! À croire qu’un Snorlax version Crappy Town s’était gavé de mets mexicains et de laxatif mêlé avant de finalement venir se soulager le trouduc dans ce conduit d'aération qui au bout du compte n’aérait absolument rien du tout puisqu’eux deux suffoquant comme des rats au cœur de cette très forte odeur de bouse écœurante. Peluche fâché parierait sa chemise que sa pétasse d’épouse avait fait exprès de l’envoyer valser la tête la première dans ce trou dégueulasse… juste pour le simple et malin plaisir de le voir agonir comme une grosse baleine échouée et de profiter de sa dernière heure de vie pour littéralement lui défoncer le cul avec ses coups de poings barbares. À moins qu’elle avait fait exprès de l’expédié là-dedans parce qu’elle voulait désespérément tâter son petit cul béni sous toutes ses coutures ? Pfff ! Tant d’options et de réponses dont il s’en contrefoutait royalement… car peu importent les contextes, entre lui et Bichette, cela avait toujours été qu’un simple rapport de fesses… Aheum… ou plutôt de tête à fesses. On n’y passera pas le réveillon, Bichette… défonce-moi, qu’on en finisse. Bordel !

S’ils devaient crever dans une posture aussi glamour, pour l’éternité, jusque dans les flammes de l’enfer s’il le fallait, Alexis lui en tiendrait rancune ! C’était TOUJOURS lui le con qui se retrouvait dans un mélimélo des magouilles foireuses et pas possibles… comme ici, là, maintenant, ce soir ! Pouvoir les téléporter à l’intérieur de ce fichu centre-communautaire, c’était trop crédible et trop simple… bah ouais, sûr ! C’était trop parfait pour coller à son CV ! Trop beau pour être vrai. Nenon, fuck le pouvoir de la mort qui tuait tout, pour toi, mon grand insignifiant, c’était un happy go to hell en plein poire et on t’observe râler ta vie au sein de ce labyrinthe diaboliquement apocalyptique et qui pue en summum ! Vas, mon grand insignifiant, acquiesce au plan foireux de ton parasite anti-jubilatoire, ose croire que t’aventurer au travers de ces conduits d’aérations serait ZHE chemin vers la gloire et le bonheur ! Kessé qui lui avait passé par la tête, putain ?! Franchement, vous avez tous vue sa carrure de titan et ses massives épaules draconiennes, right ? Qu’est-ce qui lui avait pris de dire OWI, BICHETTE ! QUE JE VEUX ALLER MAIN DANS MAIN AVEC TOI DANS CES CILYDRES QUI PUENT ET QUI COINCENT ! Sérieusement, pire idée ever. Tel un string dans les fesses d'une potelée, Bichette et Troll était perdu… et surtout très coincé. Coincé à quelques centimètre près de cette fichue bouche d’aération enfoncée qui pourrait leur garantir le dénouement salvateur de cette rocambolesque épopée.

- Pousse plus fort, Diable ! C’est l’occasion rêvé pour me botter le derrière… c’est le fait d’avoir passé le bonjour à la vie qui te rend aussi chochotte, Barbarella ?

Un cinéma. Un restaurant. Une sortie au clair de lune. Un bain à deux. Autant de chose qu'un couple marié traditionnel ferait. Ouais... Sauf que Alexis et Roxane étaient loin d'être traditionnel. Un mi-démon asocial et une vampire trois fois plus asocial... forcément, ça donne quelque chose qui sort de l'ordinaire. "Chéri, et si on allait se vautrer dans le trou du cul d'un ornithorynque?" Et bien entendu, dans sa grande intelligence suprême, l'homme de la situation répondit de façon positive. Il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre. Beh non. Les deux se vautraient dans une merde perpétuel et tellement englués dedans que l'idée de sortir l'autre de cet amas de bouse s'avèrait trop complexe. Parce que pour éviter la merde de coller au basque de quelqu'un fallait déjà s'en dépatouiller sois-même. Alors autant y aller joyeusement à deux. Parce que la vie maritale, c'était ça, après tout. Ah oui... la vie maritale, le mariage... avec cette phrase culte que tout le monde connait "jusqu'à ce que la mort les sépare". Bah vous savez quoi? Ça aussi, c'est que de la grosse merde en conserve. La mort, elle avait frappé sur leur deux têtes. Et pourtant... ils étaient toujours unis par les liens sacrés du mariage. Poisse quand tu nous tiens. La vie avait décidé de les unir pour le meilleur et pour le pire. Au final, retenez surtout le pire, parce que c'était bien de ça qu'il s'agissait. Elle lui tapait sur les nerfs. Il l'agaçait. Ce gros nounours avait la suprême capacité de se téléporter... mais non. Incapable de se servir de son don, les deux comparses n'avaient d'autres choix que de se trémousser le fessier dans un conduit d'aération nauséabond. A moins que ce ne soit les flatulences d'Alexis?.. Cette idée avait le don de refroidir la poupée barbie. La moue grimaçante, elle cessa de taper sur le fessier du mi-démon. Vous savez, que des fois son cul ai le même principe qu'un coussin péteur.

- Arrête de râler, Lehane. Je fais ce que je peux. C'est pas de ma faute si t'as la carrure d'un gorille nourrit aux OGM... rétorquait la vampire, d'un ton neutre bien que l'on pouvait sentir une pointe de mesquinerie dans sa voix.  

Le gros bébé râleur voulait se faire expulser? Maman Roxane allait s'occuper de son cas. Vivement, sans ménagement et tracas, ses mains blafardes se posèrent sur les fesses de l'hybride. Le petit élan qu'elle s'était permise de prendre, additionnée à sa force vampirique eut l'effet escompté. Comme un suppositoire expulsé de façon abrupte, le troll se retrouva hors du conduit d'aération. BOOM! La discrétion Alexis... la discrétion... le connaissant il devait surement faire ami ami avec le parquet. Pour ne pas changer. Dès leur première rencontre, Roxane avait pu constater l'affection qu'éprouvait Alexis envers les sols et les chutes grotesques. M'enfin, chacun son truc, hein?

Le passage dorénavant libéré, la vampire voyait enfin la lumière au bout de ce tunnel mortellement puant. Une chance qu'elle était déjà morte. Une chance aussi qu'elle avait prévu les tenues de rechange qu'elle avait soigneusement rangé dans son sac de sport. Sac de sport qui se trouvait à ses arrières, méticuleusement accroché au mollet. Pas le choix que de traîner ce truc par l'arrière puisque durant tout ce long parcours périlleux, elle était chargée de pousser le gros fessier de son mari pour qu'il puisse avancer avec plus d'aisance. J'en connais un qui devrait arrêter la glace au chocolat.

- J'arrive, prévint-elle alors que la poupée se contorsionnait légèrement pour décrocher le sac et le faire passer devant. Et ensuite... vite vite vite. On sort de ce trou d’ornithorynque.  

Gracieuse. Agile. La vampire atterrissait dans un silence parfait sur le sol. Depuis qu'elle était devenue une créature de la nuit, elle éprouvait cette facilité écoeurante à se mouver telle une ombre. Autre point bénéfique à mettre sur le dos de sa transformation. Fallait bien compenser son incapacité à se déplacer sous le soleil. En parlant de capacité vampirique, elle usa de son ouïe développé pour s'assurer qu'ils se trouvaient bien seuls dans...

- Un placard à balais? demanda t-elle, sourcils haussés. Heu... ouais bon... encore une fois, il y avait une faille dans son plan. Ils étaient censés se retrouver dans les toilettes. Vous savez... les toilettes publics, c'est grand, y a de l'espace, et sortir des toilettes paraissait moins suspect que de sortir d'un local d'entretiens. Quel incompétent, soupira alors la poupée blonde, balançant avec négligence le sac en direction d'Alexis. Cette terrible constatation effectuée, ils n'avaient pas vraiment de temps à perdre. Ils en avait perdu déjà assez à expulser le gros nounours.  

- Commence à te déshabiller et prend ce qu'il faut.

Qu’elle ne prenne la peine et le temps de le prévenir qu’elle allait l’expédier de ce trou à rat comme un missile à tête plus perdue que chercheuse, bien sûr, pour elle, cela ne s’emblait pas nécessaire. Bah, nenon ! Bien sûr que non ! Sans quoi, ce n’était pas drôle, voyons ! Que serait une mission secrète, sans un Alexis Darren Lehane complètement affalé comme une merde sur le sol ? Qu’il ne se casse la figure sur une rangée d’étagères métalliques, il fallait croire que la Bichette s’en contrefoutait littéralement. Consciente qu’il ne pouvait ressentir aucune douleur, cette donzelle sanguinaire se prenait le pied solide à le charrier et le malmener dans tous les recoins possibles. Et lui, comme un pauvre con, il ne cessait de croire que c’était lui le mâle alpha de la situation, que c’était lui qui possédait les rênes et guidait sa pouff’ où bon lui semblait. Hahahaha ! Ouais, même rendu-là, il fallait croire qu’Alexis n’avait pas encore comprit le contexte et concept.

- Oh ! Oh ! La merde ! Quelle foutue merde ! Bichette, je crois que tu m’as brisé le nez ! Bredouillait le mi-démon, merveilleusement face contre terre et les jambes suspendues bien haute au loin, contre une paroi qu’il ne parvenait encore à définir mais qui pouvait fort probablement ressembler à un mur de plâtre. De mal en peine, pour ne pas changer de son petit culte de ce soir, Alexis se contorsionnait dans tous les sens praticable, essayant en vain de se déprendre de cette honteuse posture qui lui donnait à penser qu’il s’était ramassé tout replié de travers et avait comme qui dirait les pieds quasi suspendu au-dessus de son crâne tout confus et étourdi. Quelques secondes trépassèrent et l’hybride réussi ENFIN à se redresser sur ses jambes molles et chancelantes, s'adossant contre l’étagère candidement posée là, pour au moins tenté de conserver le peu d’équilibre qui lui restait. Fausse alerte. Mon nez est nickel. Affirmait-il, tout sourire, et reniflant une bonne grosse goulée d’air pas tout à fait fraîche. Thank God qu’il avait malgré tout encore le nez intact ! Pas sûr qu’il aurait passé inaperçu avec ce gros nez de clown de perché tout bonnement là au beau milieu de sa face de p’tit con, hin ?! Bref… de sa pleine grâce et souplesse qui lui était propre, Barbarella s’éjectait à son tour de ce foutu labyrinthe cylindrique, atterrissant devant lui comme une fleur et ne se gênant pas DU TOUT pour lui bazarder en pleine poire ce sac d’entraînement qui lui semblait peser plus de 100 kilos. Seigneur, elle charriait quoi là-dedans, un âne mort, peut-être ?

- Quoi ?! Incompétent ? C’est ton plan, ta mission, tes instructions que nous avons suivis, espèce d’insipide ! S’objectait cyniquement mi-démon qui prenait tout juste conscience du lieu dans lequel ils avaient tous les deux atterrit alors qu’il s’afférait déjà à retirer tous les fringues qu’il avait sur le dos et à commencer par sa veste en cuir et son t-shirt noir greffé keep calm and carry on. Ironie quand tu nous tiens, right ? Retourne-toi, tes grands yeux de bibiches, ils me gênent… Chasteté né ? Ouaip, il l’était ! Surtout en présence de son épouse...

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- Putain, j’ai l’allure d’un pauvre con, Bichette. Ça ne va pas le faire ce costume. Le smoking. Le nœud papillon. Les cheveux bien coiffés. La barbe de viking bien rasée. Tout cet aspect de fils de riche et ces airs de petit guss coincé… bourdel… ce n’était pas son truc. Alors là vraiment mais vraiment pas son truc ! Toi, à l’occurrence, t’es orgasmique ! Laissait-il échapper malgré-lui alors que ces grands yeux azurs détaillait sous toutes les coutures la vampire barbare de ses pas rêves. Prête à affronter l’apocalypse ? La main trapue bien moulée sur la poignée de porte, une seule parole suffisait avant que le pauvre Alexis ne regrette le jour où on l’avait malheureusement mis au monde...