❝ mom unicorn is judging you. ❞ ⧨ SVENOLAN.

❝ honey honey, how you thrill me. ❞

Sven plissa doucement les yeux, fixant avec intensité sa biscotte. Une biscotte pas cassée. Attention, s’il vous plaît. Il la regardait, concentré, son couteau à beurre en main, prêt à tartiner. C’était la cinquième. La cinquième sur laquelle il essayait d’étaler du beurre, sans la casser. Les quatre précédentes ? Ben il avait hurlé, chaque fois qu’il avait perçu le petit « crrrrr » significatif de la biscotte qui se casse. Au début, Nolan riait. À la fin, ça l’énervait. Nolan. Nolan… Nolaaaaaan. Le petit bonhomme de notre ours, son petit chéri. Son amoureux. Son homme. Les pensées du suédois s’égarèrent doucement vers son irlandais, tandis que son couteau à beurre s’éloignait de la biscotte, le temps de retrouver sa concentration. Depuis combien de temps étaient-ils ensemble ? Cela n’avait pas réellement d’importance aux yeux de Sven ; ils étaient tous les deux, c’était la seule chose qui comptait. Installés ensemble depuis plusieurs semaines, ils s’étaient mis à vivre la routine parfaite et agréable d’une vie de couple. Certains n’aimaient pas ça. Sven, lui, cela ne le dérangeait pas. Et Nolan non plus. À vrai dire, leur routine n’était pas quelque chose d’ennuyeux, et de loin. L’ancien militaire avait ce don pour les conneries, qui pimentait instantanément leur quotidien. Il arrivait à faire rire son Nolan à n’en plus pouvoir ; malgré les hauts et les bas de leur vie respective, leur vie de couple réparait tout, et leur faisait cicatriser les plaies les plus sauvages et les plus douloureuses. Ils se compensaient, et se poussaient à aller mieux. Leur amour semblait pour le moment avoir fini de les faire souffrir, si ce n’était pour la jalousie, et toutes ces autres choses. Ces petites choses auxquelles on ne pouvait échapper, et qui faisaient de la vie ce qu’elle était : un fleuve agité. Mais Sven s’en fichait. Parce que pour la première fois depuis longtemps, il se sentait réellement aimé. Il se sentait soutenu, et porté par ce petit bonhomme, qui l’empêchait de déprimer et de se morfondre, de pleurer ce qu’il était et de se détester chaque minute davantage. Nolan lui offrait la stabilité, et une sorte de paix avec lui-même. De trêve dans sa guerre contre ce qu’il pouvait être. Il ne se changerait pas. Mais il s’en foutait. Parce que Nolan l’aimait comme il était. Même avec cette espèce de tare d’être un loup-garou, il l’aimait. Et Sven aimait son Nolan. Sorcier aux prédilections glauques ou pas.

Malgré sa guerre contre les biscottes qui semblait royalement perdue d’avance, Sven ne pouvait s’empêcher de sourire. De ce sourire béat, débile et profondément crétin qui lui donnait des airs d’attardé. Mais c’était un sourire heureux. Un sourire que personne avant Nolan n’avait su tirer. Parce que chaque sourire de chaque histoire d’amour était différent. Et que l’irlandais avait ce don si particulier de lui arracher un sourire… Pur. Pur, sincère, et totalement irréfléchi. Sven ne se disait pas « souris, sinon ça va faire bizarre ». Il souriait sans s’en rendre compte dès qu’il pensait à son peintre. Ce qui lui faisait un bien fou. Une libération totale. Doucement, Sven reposa son couteau à beurre sur sa biscotte, tout sourire. Il commença à tartiner le pain brioché croquant, sans même le briser. Quand il eut terminé, sans que le moindre petit crac ne vienne lui gâcher son plaisir, Sven se leva d’un bond, grand gamin surexcité, pire qu’heureux de son exploit. Et il allait le montrer à papa Nono, croyez-moi. À pas de loups, Sven sortit de la cuisine, sa biscotte délicatement tenue entre ses grosses pattes d’ours. Il s’approcha du petit atelier de Nolan, silencieux au possible, la mine fière, ravie et conquise. Lorsqu’il arriva à l’atelier de son Nolan, il s’arrêta, choisissant de ne pas rentrer. Pas tout de suite. Parce que la vision qu’il avait de l’extérieur était également parfaite. Nolan était de dos. Il ne le regardait pas. Nolan peignait avec application. Nolan était beau. Nolan était parfait. Nolan avait des fesses magnifiques, aussi. L’ours suédois eut un petit signe de tête approbateur à cette pensée, tandis que ses yeux dérivaient de manière, haeum… Amoureuse ? (a) sur les fesses de son petit ami. Owi. Il était sexy. Il vivait avec le plus sexy des irlandais de ce monde. Et il aimait son sexy irlandais. Ses petites fesses qu’il aimait regarder et heu… Ouais, toucher aussi. Il aimait ça. Juste pour l’embêter, pour le frustrer. Ou réellement parce qu’il aimait ça. … Un peu des deux, en fait. Il aimait ça, de toute manière. Et il s’amusait à le taquiner, et faire son vilain petit ami. Parce que c’était drôle. Parce que Nolan rouge pivoine c’était absolument trop adorable, craquant, mignon. Et puis, on n’est pas obligé de toucher les fesses. On peut aussi les regarder. Dès que Nolan a le dos tourner, le petit regard bieeeeeen pesant. Le matage intensif digne d’un Svenours sauvage, avec son grand sourire rêveur et amoureux. Quitte à se prendre une petite gifle ou une vague de chatouilles, de la part d’un Nolan apprivoisé rouge écarlate et pire que gêné. Mais pour un Svenoudoudou, c’était pas rien. Les fesses de son petit Nolan, c’était même très important. Boooon, pas autant que son caractère. Mais quand même. Son chéri avait des fesses sexy. Et il en profitait. Qui aurait pu l’en blâmer ? (a)

Accoudé à l’encadrement de la porte, Sven repensait à leur emménagement. À ces quelques jours qu’ils avaient pris pour s’organiser, mettre tout en ordre, amener les affaires de Sven, installer leur nid douillet — selon les exigences de Nolan le Rangeur —, et toutes ces petites choses d’amour. Et plus si affinités, aussi. Haeum. À cette pensée, les sourcils de Sven se relevèrent légèrement, en même temps que les commissures de ses lèvres, tandis qu’il regardait la nuque de son petit homme. Sa nuque, sur laquelle il adorait tant ressentir les petites caresses, sa nuque, qu’il avait si chatouilleuse. Si douce, aussi. Avec ses petits cheveux bruns, qui se déposaient dessus de manière si désordonnée. Doucement, les yeux de Sven descendirent, parcourant les courbes de ce dos si parfait, de cette silhouette si agréable pour l’œil. Il avait franchi le pas avec Nolan très peu de temps après leur déménagement. Et très sincèrement, il ne regrettait absolument pas. Il s’était senti entier, uni avec son homme. Il avait eu l’impression encore plus flagrante d’exister, d’aimer et d’être aimé. Et depuis ce jour, leur relation ne s’était pas détériorée, et de loin. Tout était devenu plus parfait, plus doré, plus agréable. Sven aimait Nolan encore davantage. Et il prenait encore plus de plaisir à le dévorer du regard, comme à cet instant précis. Les prunelles du suédois finirent par se déposer sur les fesses de son chéri. Son sourire s’élargit encore, tandis que son regard remontait vers le visage de son homme, visage qu’il ne pouvait voir, visage que Nolan lui cachait. Se redressant, campé bien sur ses deux jambes, sa biscotte toujours entre les doigts, Sven s’approcha de son petit amour, le cœur battant, le sourire jusqu’aux oreilles, des pensées d’amour plein la tête.

« Nolaaaaaaaaaan *//* … » disait le Svenou sauvage, sautillant presque sur place, sa biscotte entre les dogts. « Tu as vuuuuuuu, tu as vuuuuuu ? J’ai réussiiiiiiiiii 8D … » Ouais, il était fier de lui, et pas qu’un peu. Et alors ? Sven était le genre de mec à péter toutes ses biscottes depuis son enfance. Alors là, autant vous dire que c’était l’exploit du siècle. Il avait envie de sauter au plafond, de faire l’amour à son Nolan au milieu de son atelier, juste pour fêter ça. Mais bon, il se retenait. Il allait éviter de se prendre un pot de peinture dans la figure, si vous voyez ce que je veux dire. Tenant toujours sa biscotte, il s’approcha de son petit chéri, lui pinçant les fesses en sautillant à moitié, juste pour l’embêter — et parce que ses fesses sont sexy et agréables au toucher —, et aussi… Pour le déconcentrer. Le faire sursauter. Noooon, il ne souhaitait pas que son chéri rate sa peinture. Mais c’était drôle d’essayer de le déconcentrer. Tellement comique. « Regarde ma biscotte, regarde ma biscotte *w* … » Ouais. Il voulait que Nolan regarde. Que Nolan soit fier de lui. Que Nolan le complimente. Pire qu’un enfant de cinq ans, il levait sa biscotte vers le visage de son amoureux de sa vie, trépignant d’impatience.

Il l’aimait. Ça, il n’y avait pas à en douter. Mais la connerie ambulante du Svenours faisait que malgré tout cela, il aimait tout autant l’asticoter. Mais là, il ne demandait pas grand chose. Juste un peu d’intérêt. Juste un peu d’amour. Juste une réaction de parent, que ses parents ne lui avaient jamais offerte. Et au pire, tant pis.

Les lèvres de Sven se posèrent dans le creux du coup de son petit bonhomme, tandis qu’il continuait de lui lever sa biscotte vers le visage d’une main, et de lui pincer gentiment les fesses de l’autre. C’était cool, la vie de couple. C’était agréable. Ça détendait. Et puis Sven touchait les fesses de son sexy lover de sa vie.

Seriously. What else ?