Diamond tears are fading away. || PV Paige

Diamond tears are fading away

feat Chad & Paige

Ignorer la douleur. Ignorer l'absence. Tout cela ne marche qu'un temps. Mais arrive forcément un moment où le poids du manque nous fasse flancher. Arrive toujours un moment où notre masque se fendille. Les fêlures apparaissent. Les brèches s'agrandissent et se creusent. Et alors là... l'on voit rien d'autres que les blessures qui lézardent notre coeur. L'on ne ressent rien d'autre que ce trou qui s'agrandit. Cette absence. Un vide qui fait mal. Un vide que l'on cherche à combler car le néant qu'il engendre peut nous avérer fatale. Telle une rose qui se fane, l'on se meurt. Lorsque notre univers en entier perd sa luminescence. Lorsque notre univers en entier se retrouve dépeuplé de la personne aimée... alors votre joli jardin devient un théâtre de désolation. Aucun un héros. Aucun personnage principal. Juste vous. Vous et cette solitude. Cette amertume nourrit par les larmes silencieuses. Le masque tombait. Il se réduisait à néant. Elle le voulait. Elle avait besoin de lui. Tout perdait son sens. Rien n'avait d'importance. Pourquoi s'être donnée tout ce mal si elle ne pouvait plus goûter au bonheur d'être dans ses bras? Pourquoi s'être donnée tant de mal si elle ne pouvait plus goûter au bonheur de l'avoir contre elle? La détresse de la louve n'avait pas échappé à Paige. Paige... humaine au grand coeur. Naïve et sensible. Touchée par cette âme en peine n'avait pu se résoudre à la laisser agoniser. Sans l'ombre d'une hésitation, la journaliste lui avait concéder une chose qu'elle se refusait de lui offrir depuis tout ce temps : une totale liberté. Pour l'espace de 24 heures, l'humaine concéda à Jessica son enveloppe corporelle. Pour une durée de 24 heures, Jessica était libre de faire ce que bon lui semblait. Ceux qui pense connaître la louve, se l'imagineront probablement en train de commettre un quelconque méfaits. Mais la réalité était tout autre. La triste vérité? Jessica avait simplement besoin de se recueillir sur les vestiges d'un souvenirs. Un souvenir ancré au plus profond de son être. Où que tu sois, je te retrouverais. Et c'était vrai.

Avec le temps, certains liens deviennent si étroits, si fort, que sans le savoir, une connexion s'établit. Parfois, certains liens s'avèrent si complexe et inébranlable que rien ne puisse user ce lien. Quoi que vous fassiez. Où que vous alliez, vous finirez toujours par vous retrouver. Car certaines personnes sont magnétiques. Elles s'attirent de par leurs opposées. Elles s'opposent de par leurs ressemblances. C'est un ensemble. Un tout. Certains appellent ça une âme-soeur. D'autres appellent ça... et bien on s'en fiche des autres. On s'en fiche de ce que les autres racontent. Au final tout cela n'avait aucune importance. Qu'importe le nom que l'on donne à ce phénomène, il n'en restait pas moins vrai. Pas moins puissant. Pas moins magique. Où que tu sois, je te retrouverais. Et c'était vrai.

Ce monde était chaotique. Dévasté par le mal. Rongé par l'occulte. Et pourtant, parmi ces ténèbres opaques qui englobaient ce monde, certaines choses demeuraient belles. Certains endroits gardés de leur innocence. Un charme capable de nous faire oublier que ce monde n'était rien d'autre qu'un enfer que les hommes se sont eux-même inventé. La plage de Sunnydale... Son refuge. Son aide mémoire. Leur paradis. Étendue de sable submergée par les vagues. Miroir incontesté de l'astre nocturne. Ses pas vinrent à peine fouler le sable que déjà, un noeud obstruait le fond de sa gorge. Elle avait 24 heures. C'était trop et à la fois pas assez. 24 heures pour se rappeler. Pour fouler cet endroit qui jadis avait été le leur. Pour simplement pouvoir laisser sa peine éclater. Larmes silencieuses. Larmes acides. Larmes de feu brûlant sa peau d'un chagrin inconsolable. Où que tu sois, je te retrouverais. Et c'était vrai.

Ses bras. Son odeur. Sa voix. Son regard. Elle aimerait tant se retrouver une dernière fois dans ses bras. Respirer son parfum. S'enivrer à outrance de cette fragrance qui la rendait folle. Si elle avait su... si elle avait pu imaginer une seconde que vivre loin de lui s'avérait si douloureux, peut-être, oui, peut-être qu'elle aurait agit différemment. Elle avait eu la prétention et l'idiotie de penser que les êtres de son genre se retrouvaient dans l'incapacité de souffrir. Elle avait tord. L'amour était d'avantages universel qu'on ne le pensait. Aimer de façon différente ne signifie pas qu'il reste moins authentique. Où que tu sois, je te retrouverais. Et c'était vrai.

Fantôme errant. Une ombre éphémère. Elle avançait à droite plutôt qu'à gauche. Sans savoir où tout cela la mènerait. Chercher à comprendre, elle ne le voulait point. Réfléchir? Elle n'en pouvait plus. La louve ne voulait qu'une chose... le retrouver. Et pourtant... était-ce le bon choix? Doute. Incertitude. Cependant, elle allait devoir se décider. Et bien plus vite qu'elle ne l'aurait cru. Bien plus vite qu'elle ne l'aurait voulu. Alors qu'elle continuait à fouler le sable, au loin, elle percevait une silhouette. Sa silhouette. Il se trouvait là. Si proche et à la fois si loin. Courir vers lui, elle aurait voulu. Mais figée, elle demeura.

La lune semblait émettre ses plus beaux rayons dans le seul but de l'éclairer. Lui. Enfant de la nuit. Enfant des ombres. La lune semblait émettre ses plus beaux rayons dans le seul but d'accroître sa beauté. Enfant de la nuit. Enfant des ombres. Fait de glace, il bouillonnait pourtant d'un feu ardent. Lorsque ses deux iris plongeaient sans gêne dans le regard de Jessica, elle pouvait voir les flammes de la passion éclairer ses yeux. Il était son feu. Sa source de chaleur. Celui qui rendait ses nuits plus agréable. Celui qui éclairait son jardin. Illuminait son ciel et apaisait ses doutes. Son baume. La lune semblait émettre ses plus beaux rayons dans le seul but de l'éclairer. Tel un phare, il attendait. Il l'attendait.

Muée par cette certitude, Jessica foula les quelques mètres qui les séparés. Elle ne voyait son visage. Seulement son dos. Et rien que cela suffisait pour la faire défaillir. Parce qu'il était là. Que c'était lui. Elle s'approchait. Encore et encore. Une fois assez proche, ce simple prénom fut murmuré "Keillian". Non. Ce n'était pas une erreur. C'était sous ce prénom qu'elle l'avait rencontré. C'était souvent ainsi qu'elle l'appelait avec tendresse lorsqu'ils n'étaient qu'entre eux. Encore un pas. Un second. L'ancienne louve se trouvait dorénavant assez proche pour voir ce que jamais elle n'aurait voulu voir... La lune semblait émettre ses plus beaux rayons dans le seul but de mettre en évidence cette abomination. Non... Non... se pouvait-il que? Un sanglot qu'elle tenta d'étouffer finit malgré tout par éclater. Cette bague qu'elle voyait échouer dans le sable... L'avait-il oublié? Remplacée? C'était une perspective qu'elle avait envisagé. Et pourtant, avoir à le constater... c'était comme mourir une seconde fois.

Diamond tears are fading away

feat Chad & Paige

Elle demeura là. Terrassée par l'impossible. Figée par l'improbable. Aveuglée par l'insoutenable. Elle ne voulait y croire. Elle ne voulait le voir. Cette chose infâme. Cette chose étincelant de son faible éclat sous l'écho de la lune. Non. Non... Elle ne voyait pas. Elle n'entendait pas la détresse du vampire. Il ne pouvait pas. Il n'avait pas le droit. Non. Non... pas le droit de l'effacer. Pas le droit de la remplacer. Il était son tout. Son univers. Elle ne pouvait. Non... elle ne pouvait pas. C'était au-dessus de ses forces. Elle le voulait. Pour elle. Elle seule. Égoïste mais vrai. Le partager, elle ne le pouvait. Revenir dans sa vie, elle se le devait. Qu'importe les risques. Qu'importe les complications. Ils l'affronteront ensemble. Oui... Oui... Ensemble.

- Keillian... appela t-elle de nouveau. Un murmure qui s'envola dans les airs. Un murmure qui se perdit dans le lointain. Un murmure qui ne trouva aucune oreille attentive. Ailleurs, il était. Ailleurs, il ne l'écoutait pas. Ailleurs... probablement avec elle. Cette pouf qu'elle ne connaissait pas. Perdu dans ses projets futurs avec une autre. Une autre que elle. Une autre... Une autre femme avait connu la douceur de ses caresses. Une autre femme avait connu l'incandescence de ses regards. Une autre femme avait connu la passion de ses baisers. Non.... Non... Cette idée insoutenable l'emplissait d'une hargne féroce, douloureuse. Cette idée insoutenable l'emplissait d'une haine vorace.

Mais au loin, dans l'esprit volcanique de la louve, une voix s'éleva. La voix raisonnable de Paige, tentant de la rassurer. Pourquoi verser des larmes si il a refait sa vie? Oui... pourquoi semblait-il si malheureux? Mais Jessica ne voulait, ne pouvait entendre ces sages paroles. Pour elle la réponse semblait si évidente. Chad s'était essayé à une demande et s'était vu essuyé un refus. Il pleurait une autre. Une autre femme. Et la colère déferla en elle. Il n'avait pas le droit. Non. Pas le droit de l'effacer. Pas le droit de la remplacer.

Jessica, dans son tact légendaire, s'approcha. Ivre de cette colère, elle empoigna sans ménagement cette sombre chevelure, obligeant ainsi la créature de la nuit à relever son visage strié de larmes. Sans réfléchir, sans chercher à comprendre, sans vraiment le vouloir, sa main encore libre s’abattit violemment sur cette joue froide et humide. Oh... Jessica... si tu savais.

- Comment tu as pu? COMMENT, CHAD?! Moi qui pensais... moi qui croyais.... ses mots moururent au tréfonds de sa gorge, obstrué par ce noeud qui se serrait d'avantages.